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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 08:18
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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 13:54
 

Me voilà devant mon ordinateur. Bien installée : café et cigarette à portée de main. Mais par où commencer ? Je vous le demande. Ah, de la musique… Georges Brassens. Bon, ça y est, je me lance.

 

Je suis à Leipzig depuis le 10 septembre. Après 8 heures de train, dont un changement à Frankfurt, j’arrive vers 15h. Je ne suis pas trop chargée mais j’ai cette satanée valise à roulettes, énorme et très lourde, qui me cause bien des soucis. A peine arrivée, et avant d’entreprendre ma quête du tramway, je m’arrête donc sur un banc devant l’imposante gare de Leipzig, et je fume. Il y a beaucoup de passage. Des Allemands, mais aussi des touristes car ici, les grandes vacances ne finissent que fin septembre. Je ne tarde pas trop car j’ai hâte de m’installer chez moi. Sans difficulté je saute dans le tram 16 qui, quatre arrêts plus tard, me dépose devant ma résidence. La résidence 31 de la Strasse des 18. Oktober, ma nouvelle adresse.

 

Je suis donc au sixième étage, dans un appartement que je suis censée partager avec quelqu’un. Mais ce quelqu’un n’est pas encore arrivé. Ma chambre est gigantesque ; 21 mètres carré. Les parties communes sont plus petites, quoique tout à fait correctes. Seule déception : la cuisine est faite de manière à ce qu’on ne puisse que cuisiner. Ce n’est pas un espace collectif : pas de table, pas de fenêtre, pas de chaise. Je mange dans ma chambre. Tout repose donc maintenant sur ma/mon colocataire. Peut-être mangerons-nous ensemble dans une des chambres, peut-être pas.

 

Autre surprise : il n’y a aucun couvert, aucun ustensile de cuisine, pas de couette, pas d’oreiller. Je ne peux ni manger, ni dormir le premier soir. Mais soyez sans inquiétude, je m’arrange avec Mélanie, de Sciences Po aussi, chez qui je mange au début et qui me prête une couverture. Il n’y a pas non plus de rideaux aux fenêtres alors qu’elles occupent tout le pan du mur qui donne sur la rue. Autrement dit, le matin, je suis réveillée à 7h par ce cher soleil… Mais ce sont des détails matériels dont je vous parle.

 

Sinon, je suis à 15 minutes à pieds du centre ville et de l’université, à 5 minutes d’un supermarché. Leipzig est la ville des cyclistes par excellence. La quantité de vélos est impressionnante, comparable à Amsterdam je pense. N’oublions pas que les Allemands sont très écolos ! - Trois poubelles différentes rien que pour le verre : le verre brun, vert et transparent…- Il y a donc autant de pistes cyclables que de trottoirs, autant de garage à vélos que de places de parking, autant de feux pour les cyclistes que de feux pour les piétons et les voitures. Bref, tout le monde se déplace à vélo. Je vais devoir m’équiper.

 

Je trouve Leipzig assez typique pour une ville de l’ex-Allemagne de l’est. Certains bâtiments sont marqués par le stalinisme, c’est criant. L’Opéra par exemple, sur la place Auguste (Augustusplatz). J’ai joint une photo. Un autre point qui m’a frappé, alors que je me baladais : le centre ville est plus ou moins délimité par deux églises protestantes : la Nikolaikirche et la Thomaskirche. Ce sont des petites rues dont on a vite fait le tour. L’architecture est plutôt jolie. Pourtant, en plein milieu d’une des rues commerçantes, entre deux immeubles, un espace abandonné, en friche, envahi par les mauvaises herbes, qui contraste de façon choquante avec l’aspect vieillot et sympa du cœur de Leipzig. J’ai aussi joint une photo. Mais elle ne rend pas vraiment. C’est comme ça. Au coin d’une rue assez vivante, on peut trouver un immeuble complètement squatté, sans fenêtre, tagué, triste à mourir. Alors que deux mètres plus loin, un groupe de touristes observent la fontaine de la place de l’église où un accordéoniste joue « les Yeux Noirs ».

 

Quant à la langue, qui me faisait si peur. Je trouve que je m’en sors plutôt bien. Evidemment, je ne suis pas encore en immersion totale. Mais je parviens à demander des renseignements aux commerçants et à me faire comprendre. Enfin, je crois. J’ai parfois des surprises. Ainsi, ça fait deux ou trois fois que j’emprunte un briquet dans la rue, et je me suis rendue compte il y a peu qu’en fait, je ne demandais pas un briquet (Feuerzeug) mais un feu d’artifice (Feuerwerk)… J’imagine qu’on me comprenait grâce au geste que je faisais avec la main. Bon, ça m’a fait rire cinq minutes, je l’avoue.

 

J’attends maintenant mardi avec impatience, jour où je commence les cours d’allemand, pour rencontrer de nouvelles têtes.

 

La suite au prochain épisode…

 

Bis Bald les amigos !

 

Julie


PS : ci-joint, quelques photos
1 l'opera
2 un espace en friche au milieu du centre ville
3 la gare 
4 ma fac
5-6 ma chambre

 

 

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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 21:38

L’autre soir, je revenais de la Grande Bibliothèque Nationale de Montréal. J’avais dans mon sac trois disques de Blues et trois recueils de poésie. Whitman, Ginsberg, Kerouac. La soirée s’annonçait bien, j’étais résolu à me plonger dans le mystère de la poésie américaine (en version originale s’il-vous-plait ! … bon, avec les traductions en face…) et c’est le plus naturellement du monde que j’ai fait un crochet en sortant du métro pour m’acheter de la bière avant de rentrer. (Il me restait suffisamment de cigarettes). Me voilà fièrement devant ma porte, mon pack à la main, farfouillant mes poches à la recherche de mes clés, sous le regard bienveillant des éternelles vieilles Montréalaise à leur balcon. L’autre soir, la soirée s’annonçait bien, dis-je.

 

Mais voilà, avant de pouvoir faire quoique ce soit, mettre de la musique ou lire un poème, j’ai bu quatre de mes bières. J’ai oublié de diner. J’ai trop fumé. Je me suis effondré. Envolées la soirée et la poésie. Alors, c’est devant une tasse de thé, chauffé par le soleil de septembre que j’ai décidé de partager avec vous mon tout premier poème de Walt Whitman. Ça s’appelle « en commençant mes études ».

 

 

EN commençant mes études le premier pas m’a tant plu,

Le simple fait de la conscience, ces formes, la puissance du mouvement,

Le moindre insecte, le moindre animal, les sens, la vue, l’amour,

Le premier pas, dis-je, m’a tant rempli de crainte et de plaisir,

Que je n’ai guère progressé ni désiré progresser davantage,

Mais m’arrêter et flâner à loisir afin de le chanter en chants d’extases.

 

Qu’en pensez-vous ?

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 16:22

L’Italie n’existe pas. Il y a des Italies. Mon Italie, c’est celle de Bologna-la-rossa : Bologne la rouge. Rouge parce qu’à l’époque où la gauche existait en Italie, Bologne était de gauche. L’université est la plus vieille du monde occidental. Fondée en 1088, elle s’est peu à peu étendue jusqu’à recouvrir un tiers de la ville. Ici, le temps est magnifique, le soleil d’après-midi écrasant, la nuit estivale douce, le vent du matin caressant. Ici, le café est bon et pas cher et il en va de même pour la pizza (4 à 6€ pour une pizza qui se mange à deux à moins d’avoir un appétit d’Anthony Seva). Ici, les épiciers ne sont pas arabes mais indiens et la bière est dégeulasse. Ici, chercher un logement consiste à parcourir les rues à la recherche d’annonces collées n’importe où (pilonne, poubelle). Ici, la résidence étudiante n’existe pas et une chambre normale c’est une doppia : 15m2 que deux personnes se partagent. Ici les policiers ont des voitures de sport et des pantalons moulants.

 

L’Italie n’existe pas. L’Italie est un pays dual. D’un côté on trouve ces sympathisants de gauche qui adorent la France car c’est un pays qui sait se révolter. De l’autre on trouve ces sympathisants de la Lega Nord pour qui le problème est simple : les immigrés. D’un côté on a cette plaque qui honore les résistants antifascistes des années 1943. De l’autre on a cette autre plaque qui fait l’éloge des « fiers combattants » italiens qui sont morts à la Guerre d’Espagne… du côté de Franco.

 

Pour parler de choses insignifiantes, parlons de moi. J’ai quitté ma douce Normandie le 30 Août. Après 16heures de train je suis arrivé en Italie. L’italien qui devait me loger pour une semaine m’a fait une couille, résultat, me voilà seul sous les 31°C du soleil écrasant de Bologne un lundi matin, avec toutes mes bagages sur le dos, sans savoir où aller, sans savoir si je dormirais sous un toit ce soir. J’ai été sauvé de la rue pour une nuit par un israélien, pour deux autres par un polonais. Après ces trois jours de sueur et d’angoisse, j’ai trouvé un appartement dans lequel je vis actuellement. Une chambre chère et lointaine mais rien que pour moi tout seul (le luxe !). C’est une collocation avec deux italiens située à une demi-heure à pied du centre ville mais bien reliée par un bus dans lequel je n’ai toujours pas croisé de contrôleurs. Le gros point positif, c’est que je peux inviter quelqu’un à dormir dans l’appartement. Ma sœur fut la première invitée et sera la première à venir : elle arrive vendredi matin.

 

L’Italie est un pays dual. De l’Italie, on a surtout une image du « bel paese », de la « dolce vita », des sublimes filles bronzées et peu vêtues qui roulent en Vespa avec leurs lunettes de soleil Gucci, qui mangent des pizza et boivent des cappuccinos ou du lambrusco. Cette image pacifique de l’Italie est juste. Cette image pacifique de l’Italie est juste incomplète. L’Italie c’est aussi cette rue qui porte le nom d’Aldo Moro, homme politique kidnappé, séquestré, tué puis abandonné dans le coffre d’une voiture par les Brigate Rosse. L’Italie, c’est aussi la Mafia, peu présente dans les faits à Bologne mais omniprésente dans l’esprit de tous ces jeunes du Sud qui fuient leurs pays parce que « L’ascenseur social pour un jeune du Sud, c’est soit quitter son pays pour aller étudier et travailler autre part, soit travailler pour la mafia ».

L’Italie, c’est aussi cette bibliothèque de la fac de droit où tu ne peux accéder qu’en passant à travers un sas blindé. Un sas blindé mis en place après que des émeutes entre étudiants en ait envoyées des centaines à l’hôpital et quelques uns au cimetière. Bologne, c’est enfin cette gare, refaite à neuf après sa destruction totale par un attentat en 1980. Avec la gare, ce sont 85 vies qui sont parties en fumée. 85 individus qui avaient leurs rêves, leurs angoisses, leurs amours, leurs haines, leurs qualités, leurs défauts, leurs enfants, leurs amis. 85. Quatre-vingt cinq. C’était il n’y a même pas trente ans…

 

Mais Bologne c’est aussi cette ville sublime aux dix palais, cents musées et mille églises. C’est cette petite église située Via San Vitale devant laquelle on s’arrête, on jette un œil à l’intérieur, puis, on rentre et on tombe littéralement à genoux, submergé par la beauté totale de cet endroit. Et on en vient à prier tout en ne sachant pas si l’on remercie Dieu ou le Génie Humain. C’est ce Café Zamboni où deux vieux, entourés qu’ils sont par une armada d’étudiants, parlent entre eux de leurs petites et joyeuses vies. Ce sont ces italiens qui s’enflamment parfois lorsqu’ils parlent de politique, toujours lorsqu’ils parlent de calcio. C’est ce jeu du soleil qui nous permet de découvrir chaque statue, chaque heure, sous un autre jour.

 

L’Italie, c’est aussi ce pays où le racisme monte au point qu’il se sent dans l’attitude des italiens envers les étrangers. L’audience de la Lega Nord s’accroit chaque jour. Pire, des attitudes racistes s’étalent au grand jour. Les Leghista n’ont même plus besoin d’avancer masquer : ils clament haut et fort leur racisme, leur haine des estra-communotari (comprenez, les non-européens, les non-blancs). Ils mettent en place des « milices de vigilance citoyenne » pour partir gaiement à la chasse aux immigrés.

 

Mais à Bologne-la-tolérante on peut (encore) être noir et vivre à peu près normalement. A Bologne on peut encore vivre en étant gay même si, dans la rue, il vaut mieux éviter de le montrer. Bologne reste une sorte d’îlot de tolérance dans une mer décidément bien agitée par la xénophobie.

 


 

Pourquoi parler de cela ? Pourquoi ne pas en rester à la véridique mais incomplète carte postale de la Dolce Vita ? Parce que, comme dirait le poète, « Rather than love, than money, than fame, give me truth ».

 

Mais rien, rien ne me gâchera mon année ici ! Rien, même pas ce douanier qui a traité pire qu’un chien un italien qui avait fait l’erreur de naître au sud du Sahara. Rien, même pas ce bruit assourdissant des scooters lancés à toute allure dans les rues du centre-ville. Rien, même pas cette lubricité perverse qui emplie le regard qu’un trop grand nombre d’italiens jettent aux femmes. Rien, même pas cette élévation de l'apparence au rang de valeur absolue.

Cette 3e année ici, je l’ai voulu. Bologne, je veux l’avoir et je l’aurais !

 

Tanti bacci da Bologna.

 

Tom-Tom

 

P.S

Toute référence de ma dernière phrase à une chanson de Joe Dassin serait purement fortuite.

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 13:58
Bonjour à tous

Voilà maintenant un mois et trois semaine que je suis dans ce charmant pays qui pour l’instant ne m’offre pas grand chose d’exotique.
Des tramwais à n’en plus finir et des occupations qui ressemblent fort à celles que l’on trouve dans notre plat pays.
Mais je ne vais pas me plaindre si tout ce passe bien je suis au paradis dans trois semaines, un endroit qu’on nomme le queensland photo à l’appuie je vous prouverai que les lacs de notre cher théo ne sont qu’une flaque d’eau face à l’immensité du paysage.

Que dire sinon je commence à faire des extras à l’Alliance française ce qui me permet de me faire un peu de tune. J’ai donc aider à organiser une rencontre littéraire avec l’écrivaine Marie Darieussecq un nom familier pour les plus cultivé d’entre vous. Moi même je la connaissais depuis au moins 10 minutes, 10 minutes après qu’on m’en parle.
Ces réceptions se font au rythme des cocktails et des pâtisseries fort appétissantes.

Un de mes super pote a fait hier un concert de drum n bass j’étais aux anges puisque vous le savez j’adore la drum n bass. C’était super sympa même si la plupart des gens sont arrivés pour le deuxième groupe.

Par ailleurs ma colloc rencontre des mecs sur internet ce qui je pense doit être fort enrichissant.

J’ai décidé au tant que faire se peut d’avancer mon voyage en allant travailler dans une ferme mais ne le prenez pas pour argent comptant je ne suis pas encore sur je vous tiens au courant mes fidèles fidèles.
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 05:58

Ah ah j'ai pas pu résister !!! Bisous les enfants !

(moi non plus... désolé...)
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 05:44

Je sais, je sais, je sais... J'aurais du écrire plus tôt. Mais que voulez vous ? On est loin, emporté par le flot des choses ; et petit à petit les choses qui nous semblaient folles au début deviennent normales et ne paraissent plus valoir la peine d'être racontée... Alors ben, on raconte pas.

Mais devant les demandes de plus en plus pressantes, je m'y mets. Il est 20:11 ici, je suis dans mon lit (je me réveille d'une sieste), j'entends au loin les bruits d'une fête en bas de mon immeuble (y'a toujours une fête en bas de mon immeuble). Je viens de mettre San Francisco de Maxime pour me mettre dans l'ambiance ! Ahah.

Commençons donc par le plus intéressant : San Francisco. J'y ai été trois jours avec Tom et Hugo, avant le début des cours. Cette ville, pour ce que j'en ai vu, est géniale. Nous logions dans le quartier latino – mais surtout mexicain – dans une auberge avec des tiques dans le lit (bon ça c'était pas génial) mais pas chère. A quelque pas, La Taqueria Cancun nous a fait profiter de ses burritos et autres boustifailles mexicaines. Très bon, sauf la coriandre. Ce qui est fou dans cette ville, c'est que où que y'a vraiment 10 villes dedans. Paris c'est génial, mais c'est partout Paris. A San Francisco, tu vas en Russie, en Chine, au Mexique, au Japon, et puis on a même vu des bisons !!!!!!!! DES BISONS. Bon on en a vu qu'un et de très loin, mais quand même. On a vachement beaucoup marché et il faut savoir que c'est que des petits montagnes donc c'était super fatiguant, même si super beau. Et puis c'est pas vrai qu'il fait pas beau, on a pas vu un nuage (fait quand même 7 ou 8 degrés de moins qu'à San José). Et puis quand on est sorti du train la première odeur que j'ai reniflée a été l'odeur de weed :) Bref, il est sûr que j'y retournerai, plutôt tôt que tard. (En fait c'est prévu pour soit ce week end, soit le prochain ; sûrement en couch surfing).

 

Continuons avec le campus. Imaginez une sorte de grand camp de vacances, avec piscine, salle de sport, bowling, 3 subways (y'en a partout ici), de l'herbe partout, des fontaines, des palmiers, des aires de grill-party, des tables et des chaises, une très belle bibliothèque (avec une superbe vue sur les montagnes au 8ème étage) et bon des bâtiments un peu partout. Remplissez ça avec 30 000 étudiants de tous les pays, de tous les visages, de toutes les ethnies, de tout ce que vous voulez ; et vous aurez à peu près mon campus. Et puis il fait beau. Du genre, vraiment très beau. Je crois que d'ici quelques semaines je ne saurais plus ce qu'est la pluie. En fait je sais déjà plus ce que c'est de galérer sous la pluie et d'avoir le jean mouillé et tout. D'ailleurs je suis rarement en jean de toute façon.

 

Terminons avec ma vie. Les cours, vraiment pas mal, donc un particulièrement appelé American Popular culture. Le prof est une sorte de nain en chemise à fleurs qui regarde les programmes de reality show d'un point de vue sociologique. Un autre de mes cours consiste à préparer la cérémonie de remise des diplômes... (la prof est complètement conne par contre). A la fin je me retrouve avec 10h par semaine, mais beaucoup de travail à la maison (il paraît, je m'y suis pas encore vraiment mise parce que j'ai pas reçu mes livres). Le reste du temps, je traîne avec les quelques potes que j'ai ici. Pour ne pas vous mentir, les francophones sont attirés entre eux. Je traîne particulièrement avec Laura, une mauritienne ; et Léa, qui partage mon amour de Paris et m'apprend à voir les versaillais d'un autre oeil. Mais j'ai passé de très bons moments avec mes colocs (à qui j'ai fait des crêpes) qui restent des grosses coincées quand même, avec des anglaises (Lee et Jorja, très cools), des australiens (Ian et Nerissa), des allemands... Ce week end, j'espère aller camper avec quelques amis, dont Tom et Hugo, dans un parc naturel autour de San Francisco.

 

Je ne peux pas dire « tout est formidable, tout est génial ». Il y a des côtés des États-Unis qui me débectent : l'ignorance (du genre : quelle est la capitale de la France ? I don't know... Italy ?), l'hypocrisie (par rapport à l'alcool), disneyland (le lieu favori de ma coloc est disneyland...), le consumérisme, etc. Mais je le savais en venant. Des fois c'est juste un peu trop. Mais il y a aussi des côtés que je découvre... comme par exemple, les américains sont vraiment, vraiment très gentils. Tout le monde sourit à tout le monde, tu as un pardon quand tu te fais bousculer ; et tu peux vraiment rencontrer quelqu'un dans l'ascenceur sans aucun problème.

Ce qui me fait surtout peur est de ne jamais me sentir chez moi ici. Lorsque l'on sait que l'on est ici pour un an, peut-on vraiment s'attacher ? Et quel intérêt d'être ici si c'est pour ne vivre les choses qu'à moitié ? Je me pose beaucoup de questions depuis que je suis ici. C'est bien, mais c'est fatiguant. Il faut dire que je peux pas oublier mes soucis dans l'alcool aussi souvent qu'en France, puisqu'il faut sans cesse lutter pour l'obtenir, et que je ne peux pas le garder ni le boire chez moi (ma coloc Disneyland est une RA, c'est à dire qu'elle surveille l'étage, et en particulier elle surveille que les gens underage ne boivent pas d'alcool). D'un côté, c'est marrant, ça donne encore plus de valeur aux moments de douce ivresse. Et puis on a repéré un bar où on peut boire tranquille (et le serveur est trop sympa), donc ça va, on s'en sort !

 

Voilà, ainsi se clot ce petit aperçu de ma vie chez les capitalistes.

I hope you enjoyed it !



PS : Je me rends compte qu'il manque pleins de choses... l'anglais, les frat, les chrétiens, le vin californien...ma maladie sans nom, mon amazing bronzage... je vous promets de vous raconter tout ça plus tard :)

Re PS : Je voulais ajouter une photo mais j'arrive pas à choisir et Léa m'attend en bas pour aller acheter du vin... L'alcool...

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 05:15

La campagne québécoise est bien comme on se l’imagine. Lorsque ce ne sont pas d’infinies étendues cultivées, hérissées de fermes en bois rouge, ce sont d’immenses forêts, vertes encore, mais bientôt colorées de rouge et de jaune. Les routes au bitume noir sombre et au bandes jaunes sont soit absolument droites en plaine, soit au contraire tortueuses et cahoteuses en forêt. Elles suivent alors la courbe des collines et le contour des lacs et se ramifient sans cesse en petits chemins chargés de promesses qui s’enfoncent dans l’ombre des arbres. Les bons gros trucks ont définitivement remplacés les rutilantes mustangs du centre de Montréal, les flics de l’autoroute sont loin derrière nous, nous pouvons rouler paisiblement, à vive allure, sur cette route de rêve…

 

Dans la voiture, nous sommes cinq. Luc, l’un des comédiens, son fils de seize ans, Camille une autre comédienne, Aurélie et moi. Je serre contre moi le pack de bière que j’ai tenu à emmener pour montrer ma bonne volonté à la troupe. Pour l’instant, je ne sais pas encore bien en quoi ce week-end va consister. Nous arrivons à Cherlsey ou Chertsay peut-être, je n’ai jamais réussi à comprendre correctement le nom du patelin. C’est là que la petite compagnie de théâtre joue depuis le milieu de l’été, dans la chapelle-salle des fêtes du village. L’endroit est quasiment désert. Une seule véritable rue, un seul bar-grill, l’immense majorité des habitant est disséminée dans les bois alentours, à des kilomètres parfois de cette fichue chapelle.

 

Je rencontre enfin le reste de la troupe. Il y a Abdel qui vient du Maroc et connais bien la France pour y avoir joué cinq ans à Toulouse, André, le metteur en scène et Philippe, son « ami » (des tapettes quoi…) le dernier acteur. Il y a aussi Maurice qui écrit des contes pour enfants et qui tient aussi le bar de la chapelle (mon dieu que j’aime ce pays) et Serge dont la femme a monté le projet mais étant en train de cuire sous le soleil mexicain, elle a chargé son mari de gérer les entrées et ce genre de trucs. J’apprends que ce soir, en fait de camping, nous dormons tous dans le chalet du metteur en scène, dans la montagne, au bord du lac.

 

Pendant que les acteurs se préparent, les spectateurs arrivent. Ce soir nous serons seize à regarder le spectacle, mais ils ont déjà joué pour cinq personnes… Comme il serait sûrement mal venu que j’ouvre ma propre bière dans la chapelle, je fume beaucoup et je fini par me convaincre qu’il s’agit bien d’un bar, là, au fond de la chapelle… je commande donc une bière au comptoir divin. La pièce commence, c’est plutôt le genre  théâtre de boulevard, une comédie que l’on dit légère, mais les acteurs sont assez bons… le public l’est moins. Ce sont de vieux canadiens français sortis de leur cambrousse et leur vie ne pas doit les avoir souvent amené devant un rideau rouge… ils parlent aux comédiens, discutent pendant la pièce, n’hésitent pas à sortir en plein milieu pour fumer avant de revenir bruyamment. Bref, la pièce finie, nous partons tous en voiture vers le chalet.

 

Il fait nuit quand nous arrivons, je ne vois donc pas le lac, ni rien du tout d’autre. Je me console en me disant que bientôt, je pourrais ouvrir mon pack de bière et le partager. Oui, mais voilà, c’était sans compter avec le caractère fantasque et imprévisible des acteurs, d’une actrice en fait. Debout dans la cuisine, tout le monde s’active pour faire la tambouille quand Camille vient se planter au milieu de la pièce et déclare qu’elle trouve inadmissible qu’Aurélie ai amené un étranger (il s’agit de moi ! non mais… moi, un étranger !) sans demander l’avis de toute la troupe. (en fait Aurélie avait prévenu André, donc le propriétaire du chalet mais celui-ci avait oublié de prévenir les autres). Donc crise, éclats de voix, tension qui monte et moi qui vois ma bière salvatrice s’éloigner inexorablement. La dispute retombe, je pars fumer une clope avec aurélie pour essayer de comprendre, mais j’y comprends rien. Bon… à ce moment là je sais pas trop où me mettre vu que je dois quand même rester le week-end avec eux dans ce petit chalet. Mais paradoxalement, tous les autres vont devenir beaucoup plus bienveillants et chaleureux avec moi pour détendre le truc. L’incident trouve sa fin sur ces magnifiques paroles de Philipe « allez, je t’aime bien théo, prend donc une bière ». J’ai enfin ma bière.

 

Le second événement marquant de la soirée intervient peu après, quand trois jeunes ratons-laveurs décident de venir parader sur le porche de la maison. Apparemment, c’est plutôt rare parce que tout le monde est devenu frénétique, voulant prendre des photos, les nourrir de cacahuètes jusque dans la main, tandis que moi, j’observais placidement ces espèces de petits blaireaux à l’air de bandit. On se couche et je dors sous la partie couverte du porche, protégé du froid (car il fait froid) par une géniale porte-moustiquaire que même un raton pourrait ouvrir d’un coup de patte. Le lendemain matin, on se réveille vers midi pour un brunch canadien : œufs brouillés, lard frit, pâté de graisse de porc, beurre de cacahuète et… café. Il pleut mais la vue sur le lac, de l’autre côté de la route, reste magnifique. On fait un feu pour se réchauffer.

 

 Ce soir étant véritablement « la dernière », il y aura en plus un concert de chants harmoniques. Quatre chanteuses et une pianiste nous rejoignent donc, elles dormiront aussi au chalet cette nuit. Une parenthèse sur la pianiste. Je pense pouvoir dire que nous avons là La femme parfaite pour Tomtom. Blonde, très jolie et extrêmement gentille, plutôt silencieuse ce qui lui permettra d’endurer tout les discours politiques de l’autre Normand, elle joue du piano depuis toujours, beaucoup de Jazz. Ai-je précisé qu’elle était jolie ?

 

Le temps de manger au seul restau du coin (l’occasion pour moi de goûter à la fameuse Poutine, plat traditionnel d’ici, en fait l’héritier direct du Welch de la mère patrie, en remplaçant le pain par des frites.) et on repart à la chapelle. Trente personnes ce soir. Sympa. Et puis il faut démonter le décor, la scène et l’estrade. Mais l’ambiance est cool, car Serge (qui s’occupait aussi de la sono) passe très fort de bons Blues qui résonnent dans la chapelle. Un mot sur Serge, homme exceptionnel s’il en est. Je le découvre un peu mieux alors qu’il me ramène en voiture au chalet pour la fête finale. Ancien délinquant, aujourd’hui devenu éducateur social pour les jeunes sans-abris, autrefois pédé, aujourd’hui marié, il doit avoir dans les cinquante balais et adore le Blues (à peine trois minutes entre le moment où il arrête le Cd de la chapelle et celui où il allume son lecteur cassette dans la voiture). Plus tard dans la soirée, il sortira une guitare de son coffre pour jouer des blues canadiens de vieux hippies, sa cigarette coincée entre les cordes. Serge mourra d’un cancer. Alors que nous discutions dehors le premier soir, il s’arrête brusquement et rigole : il venait de s’allumer une nouvelle cigarette en tenant toujours sa première à peine entamée dans la main. L’habitude.

 

Bière et vin, coucher quatre heure. Repart le lendemain matin, n’ayant pas pu se baigner dans le lac à cause du temps. Nous sommes le 29 août et je n’ai pas quitté une seconde mon pull et ma veste en cuir. Même à l’intérieur.

 

Aurélie est un peu dépitée de cette fin d’un projet de plusieurs mois, alors pour se consoler elle fait un gâteau au chocolat. C’est bon, les gâteaux au chocolat.

 

théo

 

 

Je vous aime tous très fort et merci pour vos commentaires précédents !

 

 

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 06:38

Je ne sais pas ce que je dois dire? Bonjour, bonsoir, guten morgen, hi…   putain de décalage horaire… les nationalistes ont rien inventé de mieux pour nuire à l’internationalisme ! Enfin bref…

 

Je pense être le premier à écrire sur ce blog hors de Lille. C’est un honneur. Je vais m’efforcer d’en être digne et de pas écrire un truc pourri. Pour ça, il me faut de la bière, je vais donc aller m’en décapsuler une nouvelle avant d’entamer les choses sérieuses.

 

Voilà. Ah oui ! Avant de commencer, je voulais vous dire de vous méfier des cigarettes canadiennes. Dures à trouver et dures à fumer. Je dis ça parce que je viens de fumer ma première et j’en suis encore tout étourdi…

 

Bon, là personne n’a rien vu, mais il s’est passé une longue pose entre cette phrase et le paragraphe précédent. Ma coloc’ est rentrée pendant que j’écrivais et puis on a décidé d’aller prendre un verre dehors pour fêter sa possible trouvaille d’une salle de théâtre pour sa prochaine pièce… donc sorti, bière, retour et là, nouvelle bière pour continuer. (Le whisky ici est hors de prix et surtout, ils ont un choix déplorable en scotch).

 

Donc pour vous rassurer tout-de-suite, mon voyage s’est bien passé. Evidemment mon avion a eu du retard, évidemment j’avais la place du milieu, celle coincée entre un jeune qui lisait Harry Potter et une vieille québécoise qui se plaignait à voix basse, et évidemment le passager devant moi a voulu incliner son siège au maximum pour dormir. Mais bon, il y avait du vin à volonté et du blues disponible dans l’écran de télé individuel –pourtant de seconde classe- et des courts métrages canadiens très intéressants (jusqu’au moment où l’un d’eux tourne en partouze, sous l’œil sévère de ma voisine qui préfère regarder mon écran plutôt que l’océan Atlantique qui s’offre à travers son hublot). Arrivé à l’aéroport de Montréal, je croise Mehdi et d’autres de l’IEP dans la (longue) file des services de l’immigration. Mais ils préfèrent le taxi quand je veux (courageusement, il faut le dire) prendre le bus pour rejoindre la ville de Montréal. Me voilà avec mes sacs dans le fameux métro anti-froid, sauf que là il fait vraiment très chaud… l’été indien qu’ils disent. Deux cachets d’aspirine anéantissent le mal de tête hérité du vin généreux d’air canada et je débarque enfin au grand air dans la rue qui sera désormais « ma » rue, la rue Saint-Denis. Elle doit faire dans les cinquante bornes de long. Je m’en tape une partie à pied, chargé comme une mule avant de trouver l’adresse…

 

Mais là. Aurélie, ma coloc’ donc, m’ouvre. Bon, disons les choses comme elles sont, elle est super-jolie. Mais surtout, surtout, elle a prévu un apéro pour mon arrivé. Le temps d’une douche et me voilà  à siroter un cocktail-maison tout en discutant avec elle de nos vies respectives. Elle de théâtre, moi… de moi. Mais laissez-moi vous parler de l’appart’ maintenant. La maison est semblable à toutes les autres du quartier : maison-immeubles divisés en appartements, en petites briques, et l’on accède à chaque étage par l’extérieur grâce à de bizarres escaliers biscornus en bois ou en fer forgé. L’appartement lui-même est assez grand, cuisine, salon, et deux chambres (salle de bain aussi, mais ça pas intéressant). Et deux balcons. L’un d’eux, celui de la cuisine, est perché au-dessus d’une rue paisible, zébrée de fils électriques et de cordes à linge, sillonnée par les avions de lignes paresseux qui déversent leur cargaison d’humains pas encore morts. En bas, des matous jaloux jouent les durs entre les roues des pick-up. Moi, accoudé à la balustrade de ce balcon-escalier-de-secours-de-film-américain, je fume une bière à la main et je pense à Jack Kerouac.

 

Le quartier aussi vaut le détour. Des centaines de coiffeurs africains, des milliers de restau asiatiques portant la mention « apporter votre bouteille de vin », un grand marché couvert de fruits et légumes et un grand parc peuplé de canards et d’écureuils téméraires. Pas loin, une rue résonne de blues live, plus loin, c’est little Italy avec un bar swing et plus loin, china town. New-York est au centre de Montréal et un vieux-port pas si vieux que ça donne un alibi historique et touristique à la ville. Enfin, ma fac domine l’ensemble car elle est perchée sur le mont royal, seule colline de la région semble-t-il.

 

Les canadiens sont canadiens. Pendant le vol, le commandant de bord ne parlait que de « renter à la maison » au lieu de dire « aller au canada », les bus affichent « désolé » sur leur fronton quand leur service est terminé et les vieilles dames s’excusent auprès des propriétaires de chien qu’elles ont fait innocemment aboyer en passant devant la grille de leur maison. Et les « dépanneurs » (épiceries d’ici) sont obligés par la loi de cacher leurs cigarettes dans de gros tiroirs camouflés derrière des pubs pour des chewing-gum.

 

Aujourd’hui, j’ai bu une bière en bavardant avec un chat sur le balcon d’en face. Demain, j’accompagne aurélie à sa dernière représentation théâtrale de l’été dans la campagne québécoise. On campe prés d’un chalet, au bord d’un lac « très jack London », et le défi habituel consiste à rejoindre à la nage une île au centre dudit lac (20 min aller puis un peu plus retour…).

 

Pour l’instant, je suis bourré.

 

Love.

 

Théo sur la route de Chicago.

 

NB : ce texte a été relu plusieurs fois. Les répétitions, les fautes d’orthographe et de ponctuation et autres conneries que nico voudrais relever sont volontaires. Ciao.

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 18:04
Bonjour, bonjour.

Ben là pour l'instant y'a pas de copains qui connaissent l'existence dudit blog, alors je vais parler pour eux :

Ben je suis à Lille, ou alors je viens de déménager, ou alors je passe des rattrapages, enfin je sais pas.
Mais en gros je crois que je suis sûr que je suis en France.

Bon c'est sûr, là comme ça ça a l'air nul mais vous verrez quand le réseau fera du Leipzig- San -José -Rome -Prague -Turin -Melburne - Montréal et plus si affinité, en fait je sais pas combien de copains vont poster sur le blog moche.

Bisous, Libérez! Nos! Camarades!

Ci-jointe, une photo de Lille parce qu'on y est presque tous là maintenant, alors ça compte.
Wah les copains je suis à Lille ! Oh c'est super ! Youpi ! Oh ben ça alors ! Tu nous raconteras ! hahaha !
Vous verrez en fait c'est super simple de poster. Et uis le fond rose, ça déshinibe, on peut faire de l'écriture expérimentale.
Ah, et je vous avais dit que le nom du blog serait pourri. Bien fait. 
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