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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 06:38

Je ne sais pas ce que je dois dire? Bonjour, bonsoir, guten morgen, hi…   putain de décalage horaire… les nationalistes ont rien inventé de mieux pour nuire à l’internationalisme ! Enfin bref…

 

Je pense être le premier à écrire sur ce blog hors de Lille. C’est un honneur. Je vais m’efforcer d’en être digne et de pas écrire un truc pourri. Pour ça, il me faut de la bière, je vais donc aller m’en décapsuler une nouvelle avant d’entamer les choses sérieuses.

 

Voilà. Ah oui ! Avant de commencer, je voulais vous dire de vous méfier des cigarettes canadiennes. Dures à trouver et dures à fumer. Je dis ça parce que je viens de fumer ma première et j’en suis encore tout étourdi…

 

Bon, là personne n’a rien vu, mais il s’est passé une longue pose entre cette phrase et le paragraphe précédent. Ma coloc’ est rentrée pendant que j’écrivais et puis on a décidé d’aller prendre un verre dehors pour fêter sa possible trouvaille d’une salle de théâtre pour sa prochaine pièce… donc sorti, bière, retour et là, nouvelle bière pour continuer. (Le whisky ici est hors de prix et surtout, ils ont un choix déplorable en scotch).

 

Donc pour vous rassurer tout-de-suite, mon voyage s’est bien passé. Evidemment mon avion a eu du retard, évidemment j’avais la place du milieu, celle coincée entre un jeune qui lisait Harry Potter et une vieille québécoise qui se plaignait à voix basse, et évidemment le passager devant moi a voulu incliner son siège au maximum pour dormir. Mais bon, il y avait du vin à volonté et du blues disponible dans l’écran de télé individuel –pourtant de seconde classe- et des courts métrages canadiens très intéressants (jusqu’au moment où l’un d’eux tourne en partouze, sous l’œil sévère de ma voisine qui préfère regarder mon écran plutôt que l’océan Atlantique qui s’offre à travers son hublot). Arrivé à l’aéroport de Montréal, je croise Mehdi et d’autres de l’IEP dans la (longue) file des services de l’immigration. Mais ils préfèrent le taxi quand je veux (courageusement, il faut le dire) prendre le bus pour rejoindre la ville de Montréal. Me voilà avec mes sacs dans le fameux métro anti-froid, sauf que là il fait vraiment très chaud… l’été indien qu’ils disent. Deux cachets d’aspirine anéantissent le mal de tête hérité du vin généreux d’air canada et je débarque enfin au grand air dans la rue qui sera désormais « ma » rue, la rue Saint-Denis. Elle doit faire dans les cinquante bornes de long. Je m’en tape une partie à pied, chargé comme une mule avant de trouver l’adresse…

 

Mais là. Aurélie, ma coloc’ donc, m’ouvre. Bon, disons les choses comme elles sont, elle est super-jolie. Mais surtout, surtout, elle a prévu un apéro pour mon arrivé. Le temps d’une douche et me voilà  à siroter un cocktail-maison tout en discutant avec elle de nos vies respectives. Elle de théâtre, moi… de moi. Mais laissez-moi vous parler de l’appart’ maintenant. La maison est semblable à toutes les autres du quartier : maison-immeubles divisés en appartements, en petites briques, et l’on accède à chaque étage par l’extérieur grâce à de bizarres escaliers biscornus en bois ou en fer forgé. L’appartement lui-même est assez grand, cuisine, salon, et deux chambres (salle de bain aussi, mais ça pas intéressant). Et deux balcons. L’un d’eux, celui de la cuisine, est perché au-dessus d’une rue paisible, zébrée de fils électriques et de cordes à linge, sillonnée par les avions de lignes paresseux qui déversent leur cargaison d’humains pas encore morts. En bas, des matous jaloux jouent les durs entre les roues des pick-up. Moi, accoudé à la balustrade de ce balcon-escalier-de-secours-de-film-américain, je fume une bière à la main et je pense à Jack Kerouac.

 

Le quartier aussi vaut le détour. Des centaines de coiffeurs africains, des milliers de restau asiatiques portant la mention « apporter votre bouteille de vin », un grand marché couvert de fruits et légumes et un grand parc peuplé de canards et d’écureuils téméraires. Pas loin, une rue résonne de blues live, plus loin, c’est little Italy avec un bar swing et plus loin, china town. New-York est au centre de Montréal et un vieux-port pas si vieux que ça donne un alibi historique et touristique à la ville. Enfin, ma fac domine l’ensemble car elle est perchée sur le mont royal, seule colline de la région semble-t-il.

 

Les canadiens sont canadiens. Pendant le vol, le commandant de bord ne parlait que de « renter à la maison » au lieu de dire « aller au canada », les bus affichent « désolé » sur leur fronton quand leur service est terminé et les vieilles dames s’excusent auprès des propriétaires de chien qu’elles ont fait innocemment aboyer en passant devant la grille de leur maison. Et les « dépanneurs » (épiceries d’ici) sont obligés par la loi de cacher leurs cigarettes dans de gros tiroirs camouflés derrière des pubs pour des chewing-gum.

 

Aujourd’hui, j’ai bu une bière en bavardant avec un chat sur le balcon d’en face. Demain, j’accompagne aurélie à sa dernière représentation théâtrale de l’été dans la campagne québécoise. On campe prés d’un chalet, au bord d’un lac « très jack London », et le défi habituel consiste à rejoindre à la nage une île au centre dudit lac (20 min aller puis un peu plus retour…).

 

Pour l’instant, je suis bourré.

 

Love.

 

Théo sur la route de Chicago.

 

NB : ce texte a été relu plusieurs fois. Les répétitions, les fautes d’orthographe et de ponctuation et autres conneries que nico voudrais relever sont volontaires. Ciao.

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commentaires

E
Rejoindre ce jeune homme et non pas sa coloc' c'est bien çà ?<br /> Alors je dis : oui, ce texte fait rêver, de mon point de vue surtout par le côté rustique-chemise-à-carreaux-cosmopolite qu'il charrie.<br /> <br /> Par contre et par pitié Nico : le contraste des couleurs et la police, c'est vraiment désagréable à lire pour mes petits yeux sensibles et sans lunettes. Tu ne peux pas trouver des couleurs tout aussi moches mais plus adaptées à la lecture stp ? Bisoux.
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L
Salut les loulous c'est votre australien préféré <br /> <br /> Fela Kuti a fond ds ma chambre je lis ce magnifique article et pense sérieusement a tout abandonné pour aller rejoindre ce jeune homme si intéressant...
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P
<br /> mon Janoé d'amour!<br /> <br /> je t'attend ici si tu veux... comment ça se passe pour toi? tu t'es fait des amis Koala ou Kangourou?  je pense que quand l'hiver sera là, c'est moi qui voudras te rejoindre...<br /> <br /> <br />
J
Ouah quel texte ! ça en jette..! ça me donne envie de partir..<br /> t'as l'air d'avoir été super bien accueilli.. ! c'est sympa ! j'espère qu'il y aura d'autres chroniques de Théo à Montréal car j'attends la suite avec impatience !<br /> bisous bisous !
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N
Ben mon cochon !<br /> On va dire que je t'envie. Merci de lancer ce blog, je mets de ce pas l'article (qui en plus de ça ressemble à un beau texte nom de nom) dans la catégorie "Théo à Montréal" !<br /> Et puis amuse-toi bien, bois pas trop, montre à ces cigarettes qui est le patron !
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D
T'en as bien d'la chance mon Théo à lire ce que je viens de lire... Pour ce qui est du Scotch, je t'en garde pour l'an prochain si tu daignes revenir parmi nous ! Je prendrais le temps de raconter mon périple en Albion. Big Bisou !
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