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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 17:26

photoblog2.JPGSalut les amis,

Voilà, je suis arrivé au Maroc. Paf. Là, comme ça. J'ai mis ma ceinture dans le petit bac en plastique avec mon portable, mon briquet et ma monnaie, je me suis fait palper sous le regard hilare de Léa et un peu Théo. Je suis monté dans l'avion et je me suis rendu compte que ma place, soigneusement réservée près du hublot, m'avait été subtilisée par une dame du cru. Elle avait une application sur son téléphone qui consistait à raser les cheveux de petits personnages. Ca faisait un vrai bruit de tondeuse. C'était un de ces moments où on se dit « Bon, je vais peut-être me dévouer pour être le lourd de l'avion, celui qui va demander à la grosse dame d'arrêter de tondre des gens avec son portable, ou du moins de le faire en silence. »

Heureusement, elle s'est vite lassée de tondre des inconnus. Bizarrement. Je l'ai détestée avec passion pendant les deux heures de voyage, puis je l'ai vue se faire descendre de l'avion en fauteuil roulant.

Non, sérieusement, le Maroc. Le Maroc. C'est forcément super, le Maroc, puisque mon petit article passera probablement par les serveurs de sa Majesté avant d'être lu par vos petits yeux vibrants d'émotion. Le Maroc ne m'a pas volé mon portefeuille, le Maroc m'a offert un logement dès mon arrivée (ci-dessus, la vue de a fenêtre, oui, j'ai laissé dépasser un bout de cactus exprès, oui). Un logement plutôt classe, calme, avec un coloc camerounais qui me promène en ville et fait preuve d'une incroyable patience quant à l'arrivée de mon argent du loyer. Certains d'entre vous seront d'ailleurs intéressés par le fait que les Toupouri sont très réputés pour leur sérieux en affaires.

En vérité, je n'ai pas encore fait grand chose dans ce pays. Seulement quelques constats. L'air n'est pas très respirable. Il faut mettre sa bière dans un sachet en sortant du faux magasin secret d'alcool pour pas que les gens qui savent que tu as de toute façon de la bière dans ton sachet sachent que tu as de la bière dans ton sachet. On trouve de la Leffe brune dans le faux magasin secret. La plupart des bâtiments que j'ai vus sont effectivement blancs. J'habite près de la rue de Metz. Dans le quartier de la Gironde. Beaucoup de cigarettes contiennent moins de tabac que prévu. Les vendeurs de guitare du Maroc ne savent pas accorder une guitare.  Presque à chaque fois que la prière retentit dehors je suis bizarrement attiré vers ma fenêtre pour fumer une clope. Je pense un peu à Hubert de la Batte. Pour l'instant je n'ai pas été réveillé par la prière de sept heures du matin.

C'est un peu gênant parce que je pensais avoir plus de choses à raconter sur mon arrivée. Malheureusement, les événements semblent bien décidés à me faciliter la vie. Ce qui est intéressant, c'est de retrouver des impressions qui n'avaient pas refait surface depuis la troisième année. Le fait de se promener dans la rue et de ne pas comprendre grand chose. Acheter des cigarettes, en soi, constitue une petite aventure. Il faut deviner quel magasin pourrait en vendre, et pour ça il faut reconnaître un magasin. En général, on les reconnaît avec l'attroupement de mobylettes, de bouteilles de gaz et de ferraille sur le trottoir. Une fois tout ça enjambé, parier sur le fait que le vendeur sera là, et qu'il parlera français. Choisir entre dire bonjour comme un bon petit blanc ou tenter un timide salaam alaykum au risque de passer pour un con quand le type d'en face constatera que tu ne sais pas dire « un paquet de marlboro s'il vous plaît » en arabe local. Jusqu'à maintenant j'ai été plutôt satisfait par le fait que les caissières et autres vendeurs me parlent spontanément en arabe. C'est flatteur. Reste plus qu'à comprendre. J'ose les balades de plus en plus longues dans mon quartier, et mon coloc me promène un peu plus loin bien qu'il me connaisse à peine. J'en apprends beaucoup sur la vie camerounaise, et au passage je découvre ma naïveté d'européen quand il répond à mes questions par un éclat de rire. Voilà, à part ça le stage commence demain.

Je vous fais des bisous et je vous certifie officiellement qu'il y a de la place à la maison (vache, je viens d'écrire « à la maison », c'est bon signe ça) et que j'habite pas loin de la gare. Et qu'il fait beau. Je voulais dire aussi que c'est pas pour critiquer mais je crois que certains d'entre vous auraient bien des trucs à écrire. Ho.

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 16:56

 

Salut les copains !

 

http://media.paperblog.fr/i/241/2416003/premiers-films-moretti-narcissisme-souffrance-L-1.jpeg

A mon tour, j'essaye de réanimer le blog. Je sens qu'il est sur une bonne relancée. Les fidèles Rouzaud et Romelot n'ont pas failli je dois dire. Au passage mes compliments au premier pour son passage dans mes contrées, au second pour la haute teneur pédagogique de ses écrits. Youpitagadatsointsoin ! Ce fut également un plaisir d'apprendre que le soleil brille parfois en Allemagne de l'Est, et que la civilisation rayonne désormais de Shangai. Pfiou, les copains, quelle aventure !

 

Au contraire, le continent américain est étrangement muet ces temps-ci. Et l'Italie ne parle plus que de Bologne, tristesse. C'est peut-être mieux remarquez, Bologne est devenue depuis peu le seul lieu vivable du pays. Vous le savez déjà certainement, ici c'est la Lega Nord qui gouverne. Du coup ça rigole plus là. J'ai eu l'air malin moi le lendemain des élections. J'expliquais quelques jours plus tôt à mon frère que Turin est peut-être la ville la plus italienne d'Italie en ce qui concerne la population. Ici, les Piémontais sont rares, et tous ont au moins un grand-père, une maman du Sud qui est monté pour bosser à la Fiat. Du coup l'antagonisme "cul terreux du sud – bourgeois fachos du nord" semble un peu plus léger dans la grise cité. Visiblement ce n'est pas le cas dans les terres reculées, où la population ne sait pas encore lire et mange les enfants noirs.

 

Bon, c'est pas tout ça mais je sais pas trop quoi raconter du coup. A la base je voulais juste dire bonjour. Le voyage dans les Pouilles tiens. Les détails risquent de vous ennuyer un peu. 10 lignes ? Oui, 10 lignes c'est jouable.

 

J'ai fait ce voyage pour Pâques avec un camarade Espagnol (enfin Catalan, 'tention) et je pense que nous n'aurions pas le même point de vue sur ce périple, pas toujours. Il y avait beaucoup de bâtiments sales. Vous savez de jaune-rouge qui se détache en coulées cradingues sous le soleil, surtout entre les balcons. Les maisons sont assez basses, et plates sur le dessus pour récupérer l'eau de pluie. Les antennes sont donc très hautes, et très nombreuses. Un vrai troupeau d'antennes qui se découpe dans le ciel bleu. Oui, parce qu'il y avait du soleil aussi et putain c'est pas du luxe. Les Pouilles sont (est ?) une terre assez étrange, où les cerisiers côtoient les cactus dans une terre rouge. Le coin est parsemé de petites baraques en pierre, pointues, qu'ils appellent les Truli. Un homme du cru nous a expliqué qu'elles sont là depuis un petit millénaire, quand le talon de la botte était habité par les Arabes. Oui, juste après les Grecs, ou les Byzantins, je sais plus trop. Enfin, avant que ça devienne Espagnol en tout cas, quoique, c'est pas resté Espagnol très longtemps, avec l'arrivée des Turcs. Vous l'aurez compris, cette région en a vu. Comme d'habitude, je n'ai pas de photos à vous proposer et je m'en excuse. Vous pourrez voir cette région qui en a vu sur google j'imagine. Si ça vous intéresse.

 

Il y a eu plusieurs voyages en train, des trains à deux wagons à l'intérieur de bois qui relient des gares semblables à des fermes. Parfois la seule habitation du soi-disant village. J'ai redécouvert le plaisir de traverser les voies à pied, de descendre entre deux arrêts parce que le train est en panne aujourd'hui, un peu comme hier. Dans ce cas là c'est pas trop grave, parce qu'on peut se faire des copains en fumant sa clope, caresser le chien du vieil homme à côté. C'est super facile de se faire des copains là-bas. En vérité, tous les Apuliens (je vous voyais venir) sont déjà tes copains mais attendent de te croiser dans la rue. Demander son chemin, là bas, c'est se faire un copain. Même en achetant des clopes on se fait un copain. On peut même draguer les libraires. Il paraît que pas mal de gens à quitté le Sud précisément pour cette raison. Parfois, les copains se préoccupent un peu trop de ta vie et tu as du mal à respirer.

 

http://www.decitre.fr/gi/43/9782205038743FS.gifNous, en une semaine, n'avons pas eu le temps d'en voir les inconvénients. Comme pour beaucoup de choses. Moi, touriste franchouillard en quête d'exotisme, me suis extasié sur pas mal de choses qui doivent ennuyer les véritables habitants au quotidien. Il faut attendre que le guichetier ait fini sa clope pour prendre un billet. Là où je félicite ce pays où on peut encore glander ouvertement, Dario invoque tous les saints du monde pour que ce pays de merde ressemble un jour à l'Allemagne. Encore que d'habitude il se résigne à attendre en rongeant ses dents.

 

Nous, on avait le temps d'attendre. Surtout qu'il faisait beau et qu'on avait du tabac. Mon camarade n'a pas autant apprécié cette "tranquillité" que moi je dois dire. Vraiment le cas d'école. Le mec du Nord qui est tout ému par ces gens qui savent encore vivre, l'Espagnol qui s'impatiente un peu en disant que c'est pire que chez lui ici. Je pense quand même pouvoir dire que les Pouilles, c'est mieux que chez moi. On y mange bien et on y marche lentement. Et puis les gens ont le temps. Plus le temps de manger que de marcher quand même. Je ne sais pas si Tom-Tom vous en a déjà parlé, mais la bouffe ici, Madonna, c'est une prière de tous les jours.

 

Tenez, ce weekend j'ai été invité dans une maison de montagne pour festoyer le 1er mai loin des travailleurs mécontents et du Pape. Je pense que vous voyez le genre, une maison, dix jeunes gens, à boire, des feuilles slim. En France, côté bouffe, deux trois volontaires se seraient dévoués à faire cuire quelques kilos de pâtes, un peu de sauce, du gruyère et basta. Ou bien, que sais-je, une préparation pour taboulé. Au contraire ce weekend fut un vaste repas, où l'on parle déjà de ce qu'on va manger à dîner en finissant le déjeuner, vers 17h. Les deux véritables activités, en y repensant, ont été préparer à manger et puis manger. Il faut se rendre à l'évidence, nos homologues italiens savent beaucoup mieux (et plus) se nourrir que nous. Quand j'ai rejoint les mêmes cet après-midi pour bosser, l'un d'entre eux était en train de raconter son croissant du matin. "- Salut, je viens pour faire le dossier avec vous là – ah ouais, le dossier, ben viens on va s'en rouler un d'abord, après on verra mais je suis un peu crevé."

 

Ce weekend, j'ai aussi pu découvrir qu'il me reste quelques notions d'Italien à apprendre. A peine se félicite-t-on de son niveau qu'on entend la langue parlée par les étudiants, bourrée d'argot et d'images parfois pas évidentes.

 

Mais vous vous en foutez un peu non ?

 

J'avais pensé à vous parler de la situation économique et politique des Pouilles, mais Tom-Tom en sait déjà plus que moi sans même y être allé, alors je me contente de vous raconter les antennes TV et les trains. Chacun son truc. Il y a aussi eu des épisodes d'anthologie, une nuit dans un hopital à papoter avec un Indien sur le balcon, et à croire bêtement qu'on peut s'endormir sur un banc après 20 ans de matelas moelleux. Quelques bouteilles de vin vidées étrangement. Des chiens errants aussi. Ah et Bari, Bari ville blanche, toute blanche, où tout s'appelle Saint Nicolas, même le stade.

 

A présent je suis dans cette situation, celle que vous connaissez tous j'imagine : celle de se sentir comme chez soi ici, à un mois du retour en France. Turin est devenue un terrain de jeu confortable et souriant ces dernières semaines. Je me suis habitué à boire des bons cafés, tellement habitué que j'ai oublié à quel point ils sont bons. Le prix des cigarettes me paraît normal aussi. En quelque sorte la ville d'accueil est devenue la norme. Le retour sera dur, mes amis. J'essaie simplement de me dire qu'on aura plein de choses à raconter et quelques hectolitres de Leffe à écluser aussi, bon sang de bon Dieu de bois.

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 15:10

 



Bonjour les copains !

 

 

En ce jour sacré d'anniversaire, j'ai décidé de vous écrire de Turin pour vous raconter plein de trucs.

J'avais déjà rédigé un article intitulé "Turin, c'est nul" que je n'ai jamais posté. Parce que Turin n'est pas si mal que ça. C'est même pas mal du tout. Mais je vais essayer de vous raconter, de décrire quelques journées marquantes de mon séjour ici. L'ami Janoé m'avait demandé un nouvel Acid Test à la Tom Wolfe sur mon absence d'hygiène de vie, mon quotidien nocturne et chaotique et qui fait mal à la tête. J'y ferai allusion, bien sûr, mais voyez-vous je suis de bonne humeur aujourd'hui, à la limite du positif.

Par quoi commencer ? Par la fin peut-être. C'est déjà pénible. J'ai du mal à écrire quand je suis content.

 

Vivre à Turin au mois de décembre, c'est comme se balader en télésiège. Si vous allez fumer une cigarette sur mon balcon, si le temps est clair, si vous tournez la tête à gauche, vous pourrez apercevoir les sommets enneigés des Alpes italiennes. Après quelques savoureuses bouffées de tabac, vous humerez le fraîcheur de l'air montagnard sans bouder votre plaisir. Ensuite vous vous tournerez vers votre fidèle Nico, qui sera probablement assis sur son lit, l'ordinateur sur les genoux, à essayer de faire patienter Mme Guillery, et vous lui direz, le regard emprunt de lucidité alpine :

 

"Putain/bigre/diantre/nardine, j'ai envie de skier !"

 

A l'heure où je vous écris, je rentre d'une jolie ballade en télésiège. J'ai quelques envies de sourires niais, c'est rare alors j'en profite. Levé aux aurores (10:30), j'ai d'abord retrouvé une amie au Caffè pour savourer un caffelatte et une "brioche". Comprendre un lait au café et un croissant à la confiture. C'est ce qu'on appelle un petit déjeuner mes amis, un vrai début de journée. Nous nous sommes ensuite mollement dirigés vers le RU local. 2 euros 50 pour les primi (pâtes ou soupe à la patate), secondi (similichoucroute ou saucisse de veaux et riz pour ceux qui veulent), et salade. Bon, c'est appréciable. Funny fact a propos du RU italien : l'étudiant lambda paye son repas 7 euros. Ca explique la majorité d'étrangers. Ah et il y a de l'eau gazeuse à la machine, mais PAS DE CRUCHE. Je crois que je vais écrire un truc sur les conséquences de l'absence de cruche dans les cantines italiennes sur le comportement adulte du transalpin moyen. Enfin plus tard. Y'a pas de numéros au fond des verres non plus. Dépaysement garanti. J'ai papoté avec un mec qui parlait une langue bizarre a côté de moi sur le thème du "mais vous venez d'où ? Portugal ou Finlande ?". Le type venait d'Iran. Apparemment il est assez simple de quitter ce pays quand on a un morceau de tissu verre dans la poche. Il aura peut-être des problèmes pour rentrer à la maison, c'est tout. Il donne encore 15 ans max au régime actuel.

Fin du repas, café piazza Vittorio. La grande place de Turin. La plus grande place d'Europe a avoir été construite à des fins non militaires paraît-il. Faut voir. Ca reste beau. La place est bordées d'arcades se dirigeant vers le Pô, avec en fond la Granmadre, lieu de culte anciennement multiconfessionnel construit en l'honneur de foutons nous de la gueule de Napoléon. Non c'était très beau. Le soleil brillait dans un ciel (devinez ?) bleu. En remontant le Pô, nous avons croisé des mouettes rieuses à Gaston, des lézards, de belles choses. Derrière nous, quelques ponts, la ville et son paysage ciselé par les montagnes. Et toujours cet air de télésiège.

 

Je vais essayer d'ajouter des photos à l'article plus tard, je suis pas sûr que ça vous parle là maintenant. Toujours est-il que pour la première fois, j'ai le sentiment d'être ici chez moi. J'ai chopé assez d'aisance avec la langue pour comprendre et dire ce qu'il faut, rien d'extraordinaire. De la survie. Ce sentiment, je l'ai entrevu pour la première fois en rentrant de Bologne. L'impression de rentrer à la maison, alors que ce n'est pas mon pays ni ma culture et que j'y réside depuis deux mois à tout casser.

 

Bologne tiens, parlons-en. Cet article sera long, mes amis. Trèèèès long.

 

Bologne est une ville magnifique. O Dio, Bologna ti amo, j'aurais pu le dire après 24h de séjour là bas. Le véritable bordel italien, la population étudiante et bigarrée, les places couvertes de bières et de joints et de collègues portant tranquillement ces choses à leur bouche. Bologne, the place to be. Bon, si je disais que j'ai fait du gros tourisme, je mentirais. Tom-Tom et moi avons passé pas mal de temps à se traiter mutuellement de trentenaire de droite et de rebelle acnéique utopiste, à l'ancienne. On a aussi tué pas mal de zombies. Surtout des blancs, parce que les rouges sont plus durs à buter : ils lancent des boules de feu. J'ai assez arpenté les rues sinueuse de Bologne la grasse pour m'imprégner de l'ambiance de la ville. Avec quelques grands moments, dont la visite par l'anarchiste moustachu et foutrement italien. Sur le retour, je me suis attardé à Pavie, retrouvant une Alice qui a visiblement bien fait son trou là-bas. Voyez vous-même, Andrea et elle ont déjà eu leur premier hamster. J'ai lu des Paris Match de 1969, et j'ai profité d'une visite (très) commentée par dame Paccanari et Jason, dont j'ai fait la connaissance par la même occasion. Comme Philou d'ailleurs à Bologne. Pavie, c'est beau, c'est étudiant, c'est le Nord de l'Italie, c'est petit, ce qui comporte des avantages et des inconvénients. Mais plutôt des avantages, je dirais, avec Milan à un quart d'heure de train. Milan, on en parlera plus tard aussi tiens.

 

Bon, en rentrant à Turin, j'avais beau me sentir un peu chez moi, je trouvais tout assez moche. Même les copains de mes copains à Pavie et Bologne avaient l'air mieux que mes copains à moi. D'où l'envie de le crier sur tous les toits : "Turin c'est nul".

 

Et puis en fait non. L'herbe est toujours plus savoureuse chez le voisin hein. En fait, Turin est un endroit fabuleux. J'ai des amis, pas mal de français, c'est très bien comme ça. Il fait froid la nuit, je me suis acheté un bonnet. C'est très bien comme ça. Le fleuve coule toujours, le soleil brille de temps en temps, juste assez souvent pour se sentir chanceux. Je connais trois lectrices probables de cet article qui connaissent cette phrase italienne : "tutto il mondo è bello". Aujourd'hui il y a un peu de ça. J'ai passé plusieurs semaines à trop fumer, trop boire, trop regarder des séries stupides, trop parler français, trop dormir, trop rester éveillé. Aujourd'hui je me réveille réellement. J'ai toujours la gueule de bois mais je me réveille, j'ouvre les yeux, je savoure ce putain de cadeau de Noël qu'est Turin, et je me dis qu'il faudrait que je fasse mon learning agreement avant 2010. Il y a l'idée : suis-je en train de passer à côté de mon année Erasmus ? Pas mal de gens semblent obstinés par le "parcours parfait" de l'Erasmus : se murger, baiser tous les soirs, avoir plein de copains from all around the world... d'une manière intéressante, on peut le traduire par "faire de la merde tous les soirs et entretenir une foultitude de relations à la superficialité affligeante". Obsédé que j'étais par ce que je devrais faire, ce que je n'ai pas, je passais mon temps à me lamenter sur cette année qui me passait sous le nez. Et puis je me suis rendu compte que je mordais quelque chose à pleines dents. Je ne sais pas quoi, mais je le tenais fermement et joyeusement. Bordel, il faut savoir se contenter de ce qu'on a, et ce que j'ai est plutôt terrible. Ce sera tout pour aujourd'hui, on se voit la semaine prochaine.

 

Il reste des choses à raconter. Milan chez Pauline Cornus avec entre autres François Brasdefer, Philou... A l'étranger, on apprend à connaître ceux qu'on a croisé pendant deux ans dans ces couloirs poisseux à l'IEP. Libérés de toute contrainte de clan, on peut enfin discuter. C'est foutrement agréable. La soirée a été longue et marrante mais pas toujours parce que François s'est fait tirer son manteau dans la boîte. Il a frôlé le racisme, alors le racisme lui a dit "touche moi pas sale Français", alors François a répondu au racisme : "j'te touche quand je veux espèce de sale fasciste", du coup c'est redevenu marrant. La suite est trop absurde pour être mémorisée et retranscrite. Milan, d'après moi, c'est moche, très frime, génial pour le clubber qui est en toi, un peu moins pour l'homme. J'y ai passé une nuit à tout casser, je dois avoir tort. J'ai mangé mon premier Burger King aussi. Vous avez bien de la chance, vous les Américains.

 

Je vais m'arrêter là. Je vous souhaite une bonne éclate dans vos pays respectifs. Sans déconner !

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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 15:49

 

(cliquer sur play pour être content)

Bonjour bonjour mes amis ! Hay-dee-ho !

 

Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un truc très futile qui a tout de même son importance : il fumetto. La bande dessinée. Quand je suis arrivé je ne parlais pour ainsi dire pas Italien. J'ai rencontré des gens à l'auberge, ce qui m'a donné l'occasion d'entretenir mon Anglais. Enfin.

J'ai cherché plusieurs moyens d'apprendre cette jolie langue. Ecouter les gens dans la rue ? Laissez moi rire. J'ai acheté un de mes romans préférés en Italien, mais les romans sont souvent écrits au passé simple, temps fatiguant à apprendre et inutile dans la vie de tous les jours. Alors j'ai essayé de lire la critique de l'économie politique de Marx. Oui ils n'avaient plus de Oui-oui (enfin, de Da-da, haha !) au cercle léniniste tiens il faudrait que je vous raconte ça aussi m'enfin bon stop. Il y a une rue qui est un peu les Champs-Elysées, ou la rue Gantois de Turin qui s'appelle.... 'tention.... la Via Pô ! Avec pas mal de bouquinistes. Par extension des fumettistes aussi. C'est là que je l'ai vu. Chemise rouge, Clarks au pied, regard déterminé malgré le vampire/fantôme/zombie/savant fou qui rôde dans son dos. Sur le haut de la couverture usée, son nom : Dylan Dog. Il me fallait en savoir plus, les plus futés l'auront deviné. Zut, Dylan !

Je débourse l'euro cinquante nécessaire à la transaction, file chez moi (en compagnie de Julie qui a acheté un Mickey italien qui s'appelle Topolino dans ce pays), et découvre le monde enchanteur de Dylan Dog.

Pour l'instant je n'en ai lu qu'un, celui que vous voyez. C'est un vieil album et les dessins sont exceptionnellement bien foutus. Je vous entends d'ici : "mais qui c'est ce putain de Dylan Dog ? Putain 30 lignes pour nous dire que t'as lu une BD, putain mais accouche !"

 

Dylan Dog est un chasseur de cauchemars. Il était dans la police mais il est parti parce qu'il était pas très épanoui, mais du coup maintenant il a plein de filons et le commissaire lui file les affaires bizarres, un peu comme Nestor Burma. Sauf que Dylan ne s'occupe que de ce qui touche au surnaturel. La BD est en noir et blanc et si on tombe sur un bon dessinateur, l'ambiance est assurée. Jusqu'ici rien de fabuleux me direz-vous. Une BD d'horreur... En France on a Tif et Tondu.

Il faut s'attarder sur les personnages. Dylan Dog, ai-je lu sur Wikipedia, est aussi un ancien alcoolique. Il joue du saxophone aussi, mais il passe à la clarinette à cause d'un type qui change le monde en rêvant, une longue (et belle) histoire. La chose intéressante, c'est qu'il s'entendrait très bien avec Corto Maltese en terme de flegme et d'ironie. Exemple : Dylan en est à son cinquième whisky en deux pages. Il a bien sûr les jambes croisées. Son interlocuteur :

 

- Dans une autre vie, vous ne deviez pas boire d'alcool.

- Dans celle-ci aussi, mais j'aime me contredire.

 

La traduction est approximative. Vous voyez ce que je veux dire ? Autre fait intéressant, l'auteur a tiré le nom du personnage de Dylan Thomas, un poète gallois. Le même qui a inspiré à Bob son nom de scène. En terme de personnages il y a aussi Groucho (pas Marx mais presque), le majordome du héros, qui raconte des blagues pourries à tout va : "ma femme me traite tout le temps de crétin, et la tienne ? - ben non la mienne elle te connait pas.", ce qui lui vaut de fréquentes menaces de licenciement. Il y a aussi Abraxas, le méchant qui est aussi, par je ne sais plus quelle entourloupe, devenu le père de Dylan.

 

Ici, Dylan Dog est partout. Ca a commencé en 1986 à sortir en mensuel, ça continue encore aujourd'hui. Il y a aussi les albums spéciaux... on en est au 250 ou plus maintenant. Qui ne connaît pas Dylan Dog ne connait pas l'Italie. Scalvi, le créateur, a tenté d'exporter cette BD ailleurs, ça n'a pris nulle part. Mystère. Ici Dylan Dog est partout. Partout. J'ai à portée de main des centaines d'histoires à un euro pièce. Le bonheur assuré. Au passage j'ai pu découvrir que l'Italie possède un patrimoine bédéistique restreint, mais prestigieux. Quatre très grands auteurs en tout et pour tout : Hugo Pratt bien sûr, Manara qui dessine très bien les filles à poil, Scalvi le papa de Dylan Dog, et un autre qui dessine Tex, un cowboy pas très intéressant. A chaque fois, ils ont un coup de patte particulier. Si je m'y connaissais je pourrais en parler.

 

Haha ! Dylan Dog ! Maintenant je vous laisse, j'ai un euro de trop. Je vous parle pas de l'Italie hein, je crois que vous en avez assez pour l'instant. Le maintenant rituel plan en deux parties "soleil-bonne-humeur-vespa-architecture-joli-bordel MAIS corruption-mafia-racisme-mauvaise-bière". Et puis Tomtom en parle tellement mieux que moi...

 

Je voulais aussi vous annoncer que mon retour sur facebook est imminent. Djah, je suis au courant par Dulie qui elle aussi y est retournée. Nous nous croyions plus forts que les autres. Nous voulions changer le monde. Et puis nous nous sommes réveillés. Je ne te blâme pas Djah, je suis comme toi, j'arrive. Comme tout le monde, comme tous ces gens qui se sont crus forts, j'arborerai en statut : "est faible", "a craqué", "vous demande pardon", je ne sais quoi. Il y a des jours où l'on a envie d'une censure chinoise.

 

Allez, bisous les camarades, et passez le bonjour au monde !

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 21:48


Mes chers amis,

 

 

Je me sens un peu con de pas avoir de photo, mais enfin vous n'avez qu'à venir ici. C'est aussi valable pour le frisé australien et le barbu québecois et la terroriste californienne et le Lorrain libanais. Eurolines ça existe.

La dernière fois que je vous ai écrit, je vous ai laissés dans une situation plutot inconfortable. Aussi me paraît-il important de vous apporter quelques bonnes nouvelles. Sachez néanmoins qu'avant que ça aille mieux, ça a été encore moins bien.

 

Voilà une petite semaine, je me suis levé dans ma chère auberge dans laquelle je commençais à envisager de prendre mes appartements de façon définitive. Je me suis fait un ami Dresdien, ou Dresdois, ou quelque chose comme ça, qui faisait office de coloc. Un Allemand en Italie, même du Nord, est une chose qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. L'Allemand qui attend le bus, l'Allemand qui attend son prof, l'Allemand qui goûte la moutarde locale, l'Allemand qui parle Italien. Un incontournable. Enfin je me suis levé ce matin là dans la chambre à cinq lits et à trois quarts d'heure de ma fac, convaincu de rester encore ici pour quelques jours voire une semaine. Je vous passe les détails sur ma recherche de logement qui, bien qu'effectuée avec dynamisme et persévérance, me fit entrevoir la dépression nerveuse à plusieurs reprises. Vivre dans un pays encore moins ponctuel que soi-même est parfois pénible. Enfin je me suis levé, ai croisé la femme de ménage. Je suis assez fier parce qu'elle a prononcé une des premières phrases italiennes que j'ai vraiment compris depuis mon arrivée. En gros : "on a un gros groupe qui arrive, tu as une demi-heure pour faire tes bagages". Inutile de préciserque tous les établissements hoteliers bon marché de la ville étaient également pleins.

Quelques heures plus tard j'arpente donc la ville d'un pas pas très guilleret. Si j'avais été dans une BD vous auriez vu le petit nuage gris avec la pluie, vous savez. Je me dirige vers le Palazzo Nuovo, ma fac, où se trouvent environ 4 propositions de logements déjà pris depuis deux mois et la plupart du temps réservés aux filles. Allez savoir pourquoi. Toujours est-il que le Palazzo Nuovo est censé être le lieu idéal où trouver un appart.

  "Une chambre double, triple s'il le faut, sans toit à la rigueur, je prendrai n'importe quoi. Allez."

 

Avant de poser le pied sur la première marche de l'escalier qui mène à la prétendue Mecque du logement, je me fais arrêter par un individu qui porte une moustache et des journaux et qui me parle dans une langue que vous devinerez être de l'Italien. Je ne comprends, évidemment, pas grand chose, mais je constate au tract qu'il m'a fourré dans les mains qu'il représente les étudiants léninistes de Turin. Je lui explique que ma priorité est une maison pour l'instant et son ami, à sa gauche. Oui à gauche du léniniste, me répond assez naturellement qu'il a une chambre à me proposer. Deux heures plus tard, je visite. C'est pas cher, grand, meublé, pas loin, parfait, je signe (non je déconne ! On signe jamais rien ici. Je donne 300 euros en liquide), j'emménage. J'ai un balcon. Rien qu'à moi. Un balcon ! Bon j'ai pas de photo, mais imaginez un balcon et à quelques détails près je pense que vous verrez le mien. Un balcon est un balcon.

Je sais que vous vous faisiez beaucoup de soucis pour moi ces derniers jours.

  J'imagine votre apaisement.

 

Je partage l'appartement avec un Italien qui parle un peu Français, un Français qui refuse de me parler Français et sa copine Napolitaine qui parle Italien mais qui essaie d'apprendre le Français. Je viens d'apprendre qu'un Albanais va s'installer ici aussi. Un Albanais ! Il va partager la chambre de l'Italien alors on a déjà fait plein de blagues à caractère homophobe. Je suis un peu emmerdé parce que je voulais dire plein d'autres choses, comme décrire la ville, la fac, des moments... Mais le texte est déjà long. Je sais déjà que je vais avoir pas mal de cours auxquels ne pas aller, mais pas mal de cours quand même. C'est autre chose que la fac germano-post-soviétique. J'ai fait quelques cours d'Italien histoire de prendre l'habitude de me faire appeler Nicolasse. J'ai goùté la bière locale, notamment la Moretti qui me fait bien rigoler malgré ses 2° d'alcool (voir photo). J'ai goûté la mayo locale qui, sans vouloir être méchant, est comparable à son homologue espagnole. J'ai goûté le kebab local qui est bon marché, croustillant et sans choix dans la sauce, mais bon. J'ai goûté la pizza pas chère qui, à chaque fois, surpasse ce que j'ai mangé en france en la matière, tout comme la glace, le café et les pâtes. L'Italie, c'est le pays où les quatre aliments fondateurs de l'humanité qui se gratte les parties devant un écran abêtissant sont les meilleurs et les moins chers.

  C'est pour ça que j'aime ce pays.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 16:43

 

                                                                                                     Bonjour mes amis,

 

J'espère que tout va bien pour vous, parce que pour moi c'est pareil. Vous savez, là je suis à Turin. Je fais de mon mieux pour rendre mon séjour rigolo, parce que s'il fallait compter sur les Italiens je serais pas arrivé.

 

Je n'ai aucune photo sous la main, vous avez qu'a faire une recherche google images au moins vous verrez Turin sous le soleil... Du coup je joins une photo de Marmotte, fille de Raymonde et Bernard, domiciliée dans la propriété des Raclets, Fleurie, Beaujolais. Je sais que certains d'entre vous aiment les animaux moches, ça me fait plaisir.

 

Alors bon il faut que je vous raconte, vite, parce qu'après je vais oublier. Je vais essayer de faire quelques phrases compliquées rien que pour voir si vous suivez, et aussi pour me prouver que je suis pas le dernier des cons. Je vous propose donc une lecture approximative de la culture italienne, que je structurerai autour de certains des ineffables préjugés que l'on porte fréquemment sur ce bon peuple d'Italie. Je tenterai ainsi de démontrer leur … de dire que bon ben c'est pas tout vrai. Commençons tout de suite je vous prie, prenez place, comment vous êtes déjà assis, arrêtez donc de vous curer le nez. Insérera une citation de Michel Fugain qui voudra.

 

 


1. "L'Italie, c'est le bordel, c'est mal rangé mal indiqué, putain la Roumanie vient de marquer"


Le 13 juillet, que dis-je, septembre, sur les coups de 19h45, je descends de mon train à la gare Porta Susa Torino, fermement décidé à prendre mes appartements à l'Ostello Torino, formidable auberge de jeunesse au demeurant. Quelques mètres ont suffi pour qu'un panneau de néon, d'environ trois mètre cinquante sur deux mètres, surgisse devant mon regard déterminé à je ne sais quoi. Ni une ni deux, je crache à mes pieds avec la fierté qui caractérise la peuplade gauloise qui fait du bon vin et déclare :

"Ben dis donc si ils croient que j'vais arriver à l'auberge du premier coup y s'le foutent bin profond ! M'en vais m'tromper d'chemin histoire d'leur montrer d'quel bois j'me chauffe vingt-dieu !"

Sur ces entrefaites, je m'égare joyeusement dans les sombres rues de Turin la grise pour quelques trois heures, arpentant les quartiers chics. Après quelques kilomètres, je me lasse de mon petit jeu, estime que le pays a retenu la leçon et arrête un taxi. Faut pas déconner.


2. "Les Italiens ont tendance à s'approprier des objets qui ne leur appartiennent pas toujours, avant qu'ils se les soient appropriés."


 

C'était le deuxième jour. Je faisais mine de chercher un appartement pour me mélanger aux gens de l'talie d'en bas qui aiment à profiter d'un toit sur leur tête. Un élan de poésie emplit mon coeur a la vue des quais du Pô. Vous savez, ce fleuve (vous remarquerez une petite rupture dans le style, c'est parce que je suis fatigué), ce fleuve disais-je qui passe à Turin. Je me suis longtemps demandé pourquoi il s'appelle Pô. Je crois que c'est parce qu'il coule tranquillement, comme s'il chantait po po popoo po... vous qui me lisez et qui avez tenu jusqu'ici, essayez voir de chantonner, enfin de poponner la chanson des éléphants dans le livre de la jungle. Fermez les yeux, imaginez dans le même temps un fleuve. Vous verrez le Pô. Pô Pô ! Bref j'étais sur le quai et je trouvais ça joli, alors j'ai fumé une cigarette. Ce coin là s'appelle les Marzini. C'est festif et tout la nuit, mais le jour on voit juste passer des gens qui font de l'aviron. Un petit bonhomme me guettait du coin de l'oeil, visiblement intéressé par ma présence et tout et tout. Ni trois ni quatre je me dirige vers lui, lui tend mon portefeuille sur ces mots :

"Mon ami, tu as choisi de vouer ta vie à la conquête matérielle, et je ne peux que te mépriser. Ton regard défiant m'intrigue, aussi relevé-je le défi. Prends donc mon portefeuille, ami, car tu ne vaux pas mieux. Un jour tu comprendras, oui, un jour tu comprendras que le monde n'est qu'haine et amour, et que les cartes de crédit sont le mal."


3. "Ces Italiens, sont pas foutus de gérer serieusement une administration..."

 

Le troisième jour, aujourd'hui donc, je suis allé à Infopoint. C'est l'endroit où on va pour dire qu'on est bien arrivé. Y'en a qui appellent leurs parents, moi je vais à l'Infopoint, qui me fait un certificat. La dame me parle dans une langue pleine de o et de a et de i, m'imprime la chose et me demanda de verifieri si ili ni a pa d'erreuri dano lo papiera. Je parcours la feuille et réalise, stupéfait et déçu, que tout va bien, qu'il n'y a pas d'erreur, que je peux d'inscrire sans problème. Ni cinq ni six, j'entre dans une colère noire, et j'exige une erreur administrative qui entrave mon établissement à la fac, une vraie, une qu'elle est pas pratique du tout. La femme aux voyelles, effrayée, s'empresse de m'obéir. Elle a fini par me dégotter une formidable erreur. Ce qu'il y a de mieux. Du grand. Lille 2 m'envoie en tant qu'undergraduate pour 1 an ? Turin n'accepte que les postgraduate, pour 1 semestre. C'est pas beau ça ? Je voudrais remercier Katarzyna sans qui rien de tout ça n'aurait été possible.

 

Elle est pas belle la vie ?

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