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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 15:10

 



Bonjour les copains !

 

 

En ce jour sacré d'anniversaire, j'ai décidé de vous écrire de Turin pour vous raconter plein de trucs.

J'avais déjà rédigé un article intitulé "Turin, c'est nul" que je n'ai jamais posté. Parce que Turin n'est pas si mal que ça. C'est même pas mal du tout. Mais je vais essayer de vous raconter, de décrire quelques journées marquantes de mon séjour ici. L'ami Janoé m'avait demandé un nouvel Acid Test à la Tom Wolfe sur mon absence d'hygiène de vie, mon quotidien nocturne et chaotique et qui fait mal à la tête. J'y ferai allusion, bien sûr, mais voyez-vous je suis de bonne humeur aujourd'hui, à la limite du positif.

Par quoi commencer ? Par la fin peut-être. C'est déjà pénible. J'ai du mal à écrire quand je suis content.

 

Vivre à Turin au mois de décembre, c'est comme se balader en télésiège. Si vous allez fumer une cigarette sur mon balcon, si le temps est clair, si vous tournez la tête à gauche, vous pourrez apercevoir les sommets enneigés des Alpes italiennes. Après quelques savoureuses bouffées de tabac, vous humerez le fraîcheur de l'air montagnard sans bouder votre plaisir. Ensuite vous vous tournerez vers votre fidèle Nico, qui sera probablement assis sur son lit, l'ordinateur sur les genoux, à essayer de faire patienter Mme Guillery, et vous lui direz, le regard emprunt de lucidité alpine :

 

"Putain/bigre/diantre/nardine, j'ai envie de skier !"

 

A l'heure où je vous écris, je rentre d'une jolie ballade en télésiège. J'ai quelques envies de sourires niais, c'est rare alors j'en profite. Levé aux aurores (10:30), j'ai d'abord retrouvé une amie au Caffè pour savourer un caffelatte et une "brioche". Comprendre un lait au café et un croissant à la confiture. C'est ce qu'on appelle un petit déjeuner mes amis, un vrai début de journée. Nous nous sommes ensuite mollement dirigés vers le RU local. 2 euros 50 pour les primi (pâtes ou soupe à la patate), secondi (similichoucroute ou saucisse de veaux et riz pour ceux qui veulent), et salade. Bon, c'est appréciable. Funny fact a propos du RU italien : l'étudiant lambda paye son repas 7 euros. Ca explique la majorité d'étrangers. Ah et il y a de l'eau gazeuse à la machine, mais PAS DE CRUCHE. Je crois que je vais écrire un truc sur les conséquences de l'absence de cruche dans les cantines italiennes sur le comportement adulte du transalpin moyen. Enfin plus tard. Y'a pas de numéros au fond des verres non plus. Dépaysement garanti. J'ai papoté avec un mec qui parlait une langue bizarre a côté de moi sur le thème du "mais vous venez d'où ? Portugal ou Finlande ?". Le type venait d'Iran. Apparemment il est assez simple de quitter ce pays quand on a un morceau de tissu verre dans la poche. Il aura peut-être des problèmes pour rentrer à la maison, c'est tout. Il donne encore 15 ans max au régime actuel.

Fin du repas, café piazza Vittorio. La grande place de Turin. La plus grande place d'Europe a avoir été construite à des fins non militaires paraît-il. Faut voir. Ca reste beau. La place est bordées d'arcades se dirigeant vers le Pô, avec en fond la Granmadre, lieu de culte anciennement multiconfessionnel construit en l'honneur de foutons nous de la gueule de Napoléon. Non c'était très beau. Le soleil brillait dans un ciel (devinez ?) bleu. En remontant le Pô, nous avons croisé des mouettes rieuses à Gaston, des lézards, de belles choses. Derrière nous, quelques ponts, la ville et son paysage ciselé par les montagnes. Et toujours cet air de télésiège.

 

Je vais essayer d'ajouter des photos à l'article plus tard, je suis pas sûr que ça vous parle là maintenant. Toujours est-il que pour la première fois, j'ai le sentiment d'être ici chez moi. J'ai chopé assez d'aisance avec la langue pour comprendre et dire ce qu'il faut, rien d'extraordinaire. De la survie. Ce sentiment, je l'ai entrevu pour la première fois en rentrant de Bologne. L'impression de rentrer à la maison, alors que ce n'est pas mon pays ni ma culture et que j'y réside depuis deux mois à tout casser.

 

Bologne tiens, parlons-en. Cet article sera long, mes amis. Trèèèès long.

 

Bologne est une ville magnifique. O Dio, Bologna ti amo, j'aurais pu le dire après 24h de séjour là bas. Le véritable bordel italien, la population étudiante et bigarrée, les places couvertes de bières et de joints et de collègues portant tranquillement ces choses à leur bouche. Bologne, the place to be. Bon, si je disais que j'ai fait du gros tourisme, je mentirais. Tom-Tom et moi avons passé pas mal de temps à se traiter mutuellement de trentenaire de droite et de rebelle acnéique utopiste, à l'ancienne. On a aussi tué pas mal de zombies. Surtout des blancs, parce que les rouges sont plus durs à buter : ils lancent des boules de feu. J'ai assez arpenté les rues sinueuse de Bologne la grasse pour m'imprégner de l'ambiance de la ville. Avec quelques grands moments, dont la visite par l'anarchiste moustachu et foutrement italien. Sur le retour, je me suis attardé à Pavie, retrouvant une Alice qui a visiblement bien fait son trou là-bas. Voyez vous-même, Andrea et elle ont déjà eu leur premier hamster. J'ai lu des Paris Match de 1969, et j'ai profité d'une visite (très) commentée par dame Paccanari et Jason, dont j'ai fait la connaissance par la même occasion. Comme Philou d'ailleurs à Bologne. Pavie, c'est beau, c'est étudiant, c'est le Nord de l'Italie, c'est petit, ce qui comporte des avantages et des inconvénients. Mais plutôt des avantages, je dirais, avec Milan à un quart d'heure de train. Milan, on en parlera plus tard aussi tiens.

 

Bon, en rentrant à Turin, j'avais beau me sentir un peu chez moi, je trouvais tout assez moche. Même les copains de mes copains à Pavie et Bologne avaient l'air mieux que mes copains à moi. D'où l'envie de le crier sur tous les toits : "Turin c'est nul".

 

Et puis en fait non. L'herbe est toujours plus savoureuse chez le voisin hein. En fait, Turin est un endroit fabuleux. J'ai des amis, pas mal de français, c'est très bien comme ça. Il fait froid la nuit, je me suis acheté un bonnet. C'est très bien comme ça. Le fleuve coule toujours, le soleil brille de temps en temps, juste assez souvent pour se sentir chanceux. Je connais trois lectrices probables de cet article qui connaissent cette phrase italienne : "tutto il mondo è bello". Aujourd'hui il y a un peu de ça. J'ai passé plusieurs semaines à trop fumer, trop boire, trop regarder des séries stupides, trop parler français, trop dormir, trop rester éveillé. Aujourd'hui je me réveille réellement. J'ai toujours la gueule de bois mais je me réveille, j'ouvre les yeux, je savoure ce putain de cadeau de Noël qu'est Turin, et je me dis qu'il faudrait que je fasse mon learning agreement avant 2010. Il y a l'idée : suis-je en train de passer à côté de mon année Erasmus ? Pas mal de gens semblent obstinés par le "parcours parfait" de l'Erasmus : se murger, baiser tous les soirs, avoir plein de copains from all around the world... d'une manière intéressante, on peut le traduire par "faire de la merde tous les soirs et entretenir une foultitude de relations à la superficialité affligeante". Obsédé que j'étais par ce que je devrais faire, ce que je n'ai pas, je passais mon temps à me lamenter sur cette année qui me passait sous le nez. Et puis je me suis rendu compte que je mordais quelque chose à pleines dents. Je ne sais pas quoi, mais je le tenais fermement et joyeusement. Bordel, il faut savoir se contenter de ce qu'on a, et ce que j'ai est plutôt terrible. Ce sera tout pour aujourd'hui, on se voit la semaine prochaine.

 

Il reste des choses à raconter. Milan chez Pauline Cornus avec entre autres François Brasdefer, Philou... A l'étranger, on apprend à connaître ceux qu'on a croisé pendant deux ans dans ces couloirs poisseux à l'IEP. Libérés de toute contrainte de clan, on peut enfin discuter. C'est foutrement agréable. La soirée a été longue et marrante mais pas toujours parce que François s'est fait tirer son manteau dans la boîte. Il a frôlé le racisme, alors le racisme lui a dit "touche moi pas sale Français", alors François a répondu au racisme : "j'te touche quand je veux espèce de sale fasciste", du coup c'est redevenu marrant. La suite est trop absurde pour être mémorisée et retranscrite. Milan, d'après moi, c'est moche, très frime, génial pour le clubber qui est en toi, un peu moins pour l'homme. J'y ai passé une nuit à tout casser, je dois avoir tort. J'ai mangé mon premier Burger King aussi. Vous avez bien de la chance, vous les Américains.

 

Je vais m'arrêter là. Je vous souhaite une bonne éclate dans vos pays respectifs. Sans déconner !

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commentaires

N
<br /> Hahaha !<br /> C'est LAMENTAAAABLE !<br /> Lamentable.<br /> La carafe a triché, elle est donc disqualifiée. Va pour CRUCHE donc, qui a bien mérité sa victoire !<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Bon! Y'en a marre!<br /> <br /> Personne ne réagis! J'ai usurpé l'identité d'Emile, je me suis lancé des fleures outrancières, j'ai dépassé les bornes des limites... et personne ne semble s'en soucier! Tout les jours, je vais sur<br /> ce maudit blog pour voir si quelqu'un s'est aperçu de la supercherie! Mais rien... jamais rien!<br /> <br /> le poids de la culpabilité et de la déception sont trop lourds! je me rends.<br /> <br /> Emile n'aurais probablement jamais voté carafe...<br /> <br /> (28 commentaires quand même...)<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Vendu ! Vendu l'arbitre !<br /> <br /> Y'a main !<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Théo dit peut-être "carafe" mais sûrement pas après plusieurs bières et un ptit coup dans le nez... "heiiiinnnn ? la quoiiii ? l'eau ? le truc avec l'eau dedans !? j'y vais, c'est bonnn !..."<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Je suis là!<br /> <br /> Puisque tout le monde semble me réclamer, j'accepte de me prononcer sur cette question Ô combien délicate...<br /> <br /> La réponse est pourtant simple: c'est carafe. Non pas parce que "c'est carafe", mais parce que théo le dit. Or personne ne'est sans savoir que la sagesse de théo n'a dégal que sa perspicacité et sa<br /> culture. D'ailleurs, théo rassemble toutes les qualités remarquables du genre humain: charme, intelligence, force, humour... et j'en passe... un fabuleux specimen d'humanité en vérité! Même notre<br /> ami Janoé ne lui parvient pas à l'orteil...<br /> <br /> donc, je vote pour théo... euh... pour carafe!<br /> <br /> Bisous Libanais (26!!)<br /> <br /> <br />
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