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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 16:56

 

Salut les copains !

 

http://media.paperblog.fr/i/241/2416003/premiers-films-moretti-narcissisme-souffrance-L-1.jpeg

A mon tour, j'essaye de réanimer le blog. Je sens qu'il est sur une bonne relancée. Les fidèles Rouzaud et Romelot n'ont pas failli je dois dire. Au passage mes compliments au premier pour son passage dans mes contrées, au second pour la haute teneur pédagogique de ses écrits. Youpitagadatsointsoin ! Ce fut également un plaisir d'apprendre que le soleil brille parfois en Allemagne de l'Est, et que la civilisation rayonne désormais de Shangai. Pfiou, les copains, quelle aventure !

 

Au contraire, le continent américain est étrangement muet ces temps-ci. Et l'Italie ne parle plus que de Bologne, tristesse. C'est peut-être mieux remarquez, Bologne est devenue depuis peu le seul lieu vivable du pays. Vous le savez déjà certainement, ici c'est la Lega Nord qui gouverne. Du coup ça rigole plus là. J'ai eu l'air malin moi le lendemain des élections. J'expliquais quelques jours plus tôt à mon frère que Turin est peut-être la ville la plus italienne d'Italie en ce qui concerne la population. Ici, les Piémontais sont rares, et tous ont au moins un grand-père, une maman du Sud qui est monté pour bosser à la Fiat. Du coup l'antagonisme "cul terreux du sud – bourgeois fachos du nord" semble un peu plus léger dans la grise cité. Visiblement ce n'est pas le cas dans les terres reculées, où la population ne sait pas encore lire et mange les enfants noirs.

 

Bon, c'est pas tout ça mais je sais pas trop quoi raconter du coup. A la base je voulais juste dire bonjour. Le voyage dans les Pouilles tiens. Les détails risquent de vous ennuyer un peu. 10 lignes ? Oui, 10 lignes c'est jouable.

 

J'ai fait ce voyage pour Pâques avec un camarade Espagnol (enfin Catalan, 'tention) et je pense que nous n'aurions pas le même point de vue sur ce périple, pas toujours. Il y avait beaucoup de bâtiments sales. Vous savez de jaune-rouge qui se détache en coulées cradingues sous le soleil, surtout entre les balcons. Les maisons sont assez basses, et plates sur le dessus pour récupérer l'eau de pluie. Les antennes sont donc très hautes, et très nombreuses. Un vrai troupeau d'antennes qui se découpe dans le ciel bleu. Oui, parce qu'il y avait du soleil aussi et putain c'est pas du luxe. Les Pouilles sont (est ?) une terre assez étrange, où les cerisiers côtoient les cactus dans une terre rouge. Le coin est parsemé de petites baraques en pierre, pointues, qu'ils appellent les Truli. Un homme du cru nous a expliqué qu'elles sont là depuis un petit millénaire, quand le talon de la botte était habité par les Arabes. Oui, juste après les Grecs, ou les Byzantins, je sais plus trop. Enfin, avant que ça devienne Espagnol en tout cas, quoique, c'est pas resté Espagnol très longtemps, avec l'arrivée des Turcs. Vous l'aurez compris, cette région en a vu. Comme d'habitude, je n'ai pas de photos à vous proposer et je m'en excuse. Vous pourrez voir cette région qui en a vu sur google j'imagine. Si ça vous intéresse.

 

Il y a eu plusieurs voyages en train, des trains à deux wagons à l'intérieur de bois qui relient des gares semblables à des fermes. Parfois la seule habitation du soi-disant village. J'ai redécouvert le plaisir de traverser les voies à pied, de descendre entre deux arrêts parce que le train est en panne aujourd'hui, un peu comme hier. Dans ce cas là c'est pas trop grave, parce qu'on peut se faire des copains en fumant sa clope, caresser le chien du vieil homme à côté. C'est super facile de se faire des copains là-bas. En vérité, tous les Apuliens (je vous voyais venir) sont déjà tes copains mais attendent de te croiser dans la rue. Demander son chemin, là bas, c'est se faire un copain. Même en achetant des clopes on se fait un copain. On peut même draguer les libraires. Il paraît que pas mal de gens à quitté le Sud précisément pour cette raison. Parfois, les copains se préoccupent un peu trop de ta vie et tu as du mal à respirer.

 

http://www.decitre.fr/gi/43/9782205038743FS.gifNous, en une semaine, n'avons pas eu le temps d'en voir les inconvénients. Comme pour beaucoup de choses. Moi, touriste franchouillard en quête d'exotisme, me suis extasié sur pas mal de choses qui doivent ennuyer les véritables habitants au quotidien. Il faut attendre que le guichetier ait fini sa clope pour prendre un billet. Là où je félicite ce pays où on peut encore glander ouvertement, Dario invoque tous les saints du monde pour que ce pays de merde ressemble un jour à l'Allemagne. Encore que d'habitude il se résigne à attendre en rongeant ses dents.

 

Nous, on avait le temps d'attendre. Surtout qu'il faisait beau et qu'on avait du tabac. Mon camarade n'a pas autant apprécié cette "tranquillité" que moi je dois dire. Vraiment le cas d'école. Le mec du Nord qui est tout ému par ces gens qui savent encore vivre, l'Espagnol qui s'impatiente un peu en disant que c'est pire que chez lui ici. Je pense quand même pouvoir dire que les Pouilles, c'est mieux que chez moi. On y mange bien et on y marche lentement. Et puis les gens ont le temps. Plus le temps de manger que de marcher quand même. Je ne sais pas si Tom-Tom vous en a déjà parlé, mais la bouffe ici, Madonna, c'est une prière de tous les jours.

 

Tenez, ce weekend j'ai été invité dans une maison de montagne pour festoyer le 1er mai loin des travailleurs mécontents et du Pape. Je pense que vous voyez le genre, une maison, dix jeunes gens, à boire, des feuilles slim. En France, côté bouffe, deux trois volontaires se seraient dévoués à faire cuire quelques kilos de pâtes, un peu de sauce, du gruyère et basta. Ou bien, que sais-je, une préparation pour taboulé. Au contraire ce weekend fut un vaste repas, où l'on parle déjà de ce qu'on va manger à dîner en finissant le déjeuner, vers 17h. Les deux véritables activités, en y repensant, ont été préparer à manger et puis manger. Il faut se rendre à l'évidence, nos homologues italiens savent beaucoup mieux (et plus) se nourrir que nous. Quand j'ai rejoint les mêmes cet après-midi pour bosser, l'un d'entre eux était en train de raconter son croissant du matin. "- Salut, je viens pour faire le dossier avec vous là – ah ouais, le dossier, ben viens on va s'en rouler un d'abord, après on verra mais je suis un peu crevé."

 

Ce weekend, j'ai aussi pu découvrir qu'il me reste quelques notions d'Italien à apprendre. A peine se félicite-t-on de son niveau qu'on entend la langue parlée par les étudiants, bourrée d'argot et d'images parfois pas évidentes.

 

Mais vous vous en foutez un peu non ?

 

J'avais pensé à vous parler de la situation économique et politique des Pouilles, mais Tom-Tom en sait déjà plus que moi sans même y être allé, alors je me contente de vous raconter les antennes TV et les trains. Chacun son truc. Il y a aussi eu des épisodes d'anthologie, une nuit dans un hopital à papoter avec un Indien sur le balcon, et à croire bêtement qu'on peut s'endormir sur un banc après 20 ans de matelas moelleux. Quelques bouteilles de vin vidées étrangement. Des chiens errants aussi. Ah et Bari, Bari ville blanche, toute blanche, où tout s'appelle Saint Nicolas, même le stade.

 

A présent je suis dans cette situation, celle que vous connaissez tous j'imagine : celle de se sentir comme chez soi ici, à un mois du retour en France. Turin est devenue un terrain de jeu confortable et souriant ces dernières semaines. Je me suis habitué à boire des bons cafés, tellement habitué que j'ai oublié à quel point ils sont bons. Le prix des cigarettes me paraît normal aussi. En quelque sorte la ville d'accueil est devenue la norme. Le retour sera dur, mes amis. J'essaie simplement de me dire qu'on aura plein de choses à raconter et quelques hectolitres de Leffe à écluser aussi, bon sang de bon Dieu de bois.

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commentaires

N
<br /> J'aimerais te répondre que oui, mais le bon sens voudrait que j'empoche ce putain de diplôme avant de partir vers d'autres horizons !<br /> Mais il peut toujours survenir quelque chose qui changera la donne (virement de Bill Gates d'1% de sa fortune, les Stones qui m'engagent pour remplacer Keith, décès prématuré d'un parent fortuné et<br /> inconnu...).<br /> <br /> <br />
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J
<br /> héhé<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Bah en vrai c'était moi la rumeur. Je faisais ça pour protéger mon indic, si on les balance apres quand on va dans les cités les gens font plus confiance ils nous traitent de poucave. Et puis la<br /> rumeur je trouvais ça coule comme nom, à cause de LA rumeur...(j'avais poussée l'humour a l'extreme en mettant comme adresse mail celle de l'élysée...) enfin bref, bon bref, ne me réprimande pas<br /> trop sinon j'irais, rongée par la honte, écouter du justin bieber en corée du nord jusqu'à la fin de mes jours. J'ai vu le pavillon de la corée du nord c'était funki Tu quittes notre doux iep alors<br /> ? Et bim ! une question à visage découvert.<br /> <br /> Nememangezpasnememangezpas<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Ouaiis Jaja il y avait un festoche super sympa pas loin mais on l'a raté parce qu'on préférait aller à l'hopital en fait.<br /> Léa en fait j'ai surtout écrit cet article pour t'embêter. D'ailleurs je vois sur facebook que t'as un stage alors je considère que tu l'as pas volé.<br /> Et puis je vois pourquoi vous vous attardez comme ça sur la préparation pour taboulé, je disais ça comme ça moi...<br /> <br /> Et aussi je trouve ça un peu bizarre de poser des questions anonymement dans un blog de copains foufous, non mais là dis-donc.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Un indic m'a dit que tu voulais quitter le doux IEP de Lille...<br /> <br /> Info ? Intox ?<br /> <br /> <br />
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