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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 15:49

 

(cliquer sur play pour être content)

Bonjour bonjour mes amis ! Hay-dee-ho !

 

Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un truc très futile qui a tout de même son importance : il fumetto. La bande dessinée. Quand je suis arrivé je ne parlais pour ainsi dire pas Italien. J'ai rencontré des gens à l'auberge, ce qui m'a donné l'occasion d'entretenir mon Anglais. Enfin.

J'ai cherché plusieurs moyens d'apprendre cette jolie langue. Ecouter les gens dans la rue ? Laissez moi rire. J'ai acheté un de mes romans préférés en Italien, mais les romans sont souvent écrits au passé simple, temps fatiguant à apprendre et inutile dans la vie de tous les jours. Alors j'ai essayé de lire la critique de l'économie politique de Marx. Oui ils n'avaient plus de Oui-oui (enfin, de Da-da, haha !) au cercle léniniste tiens il faudrait que je vous raconte ça aussi m'enfin bon stop. Il y a une rue qui est un peu les Champs-Elysées, ou la rue Gantois de Turin qui s'appelle.... 'tention.... la Via Pô ! Avec pas mal de bouquinistes. Par extension des fumettistes aussi. C'est là que je l'ai vu. Chemise rouge, Clarks au pied, regard déterminé malgré le vampire/fantôme/zombie/savant fou qui rôde dans son dos. Sur le haut de la couverture usée, son nom : Dylan Dog. Il me fallait en savoir plus, les plus futés l'auront deviné. Zut, Dylan !

Je débourse l'euro cinquante nécessaire à la transaction, file chez moi (en compagnie de Julie qui a acheté un Mickey italien qui s'appelle Topolino dans ce pays), et découvre le monde enchanteur de Dylan Dog.

Pour l'instant je n'en ai lu qu'un, celui que vous voyez. C'est un vieil album et les dessins sont exceptionnellement bien foutus. Je vous entends d'ici : "mais qui c'est ce putain de Dylan Dog ? Putain 30 lignes pour nous dire que t'as lu une BD, putain mais accouche !"

 

Dylan Dog est un chasseur de cauchemars. Il était dans la police mais il est parti parce qu'il était pas très épanoui, mais du coup maintenant il a plein de filons et le commissaire lui file les affaires bizarres, un peu comme Nestor Burma. Sauf que Dylan ne s'occupe que de ce qui touche au surnaturel. La BD est en noir et blanc et si on tombe sur un bon dessinateur, l'ambiance est assurée. Jusqu'ici rien de fabuleux me direz-vous. Une BD d'horreur... En France on a Tif et Tondu.

Il faut s'attarder sur les personnages. Dylan Dog, ai-je lu sur Wikipedia, est aussi un ancien alcoolique. Il joue du saxophone aussi, mais il passe à la clarinette à cause d'un type qui change le monde en rêvant, une longue (et belle) histoire. La chose intéressante, c'est qu'il s'entendrait très bien avec Corto Maltese en terme de flegme et d'ironie. Exemple : Dylan en est à son cinquième whisky en deux pages. Il a bien sûr les jambes croisées. Son interlocuteur :

 

- Dans une autre vie, vous ne deviez pas boire d'alcool.

- Dans celle-ci aussi, mais j'aime me contredire.

 

La traduction est approximative. Vous voyez ce que je veux dire ? Autre fait intéressant, l'auteur a tiré le nom du personnage de Dylan Thomas, un poète gallois. Le même qui a inspiré à Bob son nom de scène. En terme de personnages il y a aussi Groucho (pas Marx mais presque), le majordome du héros, qui raconte des blagues pourries à tout va : "ma femme me traite tout le temps de crétin, et la tienne ? - ben non la mienne elle te connait pas.", ce qui lui vaut de fréquentes menaces de licenciement. Il y a aussi Abraxas, le méchant qui est aussi, par je ne sais plus quelle entourloupe, devenu le père de Dylan.

 

Ici, Dylan Dog est partout. Ca a commencé en 1986 à sortir en mensuel, ça continue encore aujourd'hui. Il y a aussi les albums spéciaux... on en est au 250 ou plus maintenant. Qui ne connaît pas Dylan Dog ne connait pas l'Italie. Scalvi, le créateur, a tenté d'exporter cette BD ailleurs, ça n'a pris nulle part. Mystère. Ici Dylan Dog est partout. Partout. J'ai à portée de main des centaines d'histoires à un euro pièce. Le bonheur assuré. Au passage j'ai pu découvrir que l'Italie possède un patrimoine bédéistique restreint, mais prestigieux. Quatre très grands auteurs en tout et pour tout : Hugo Pratt bien sûr, Manara qui dessine très bien les filles à poil, Scalvi le papa de Dylan Dog, et un autre qui dessine Tex, un cowboy pas très intéressant. A chaque fois, ils ont un coup de patte particulier. Si je m'y connaissais je pourrais en parler.

 

Haha ! Dylan Dog ! Maintenant je vous laisse, j'ai un euro de trop. Je vous parle pas de l'Italie hein, je crois que vous en avez assez pour l'instant. Le maintenant rituel plan en deux parties "soleil-bonne-humeur-vespa-architecture-joli-bordel MAIS corruption-mafia-racisme-mauvaise-bière". Et puis Tomtom en parle tellement mieux que moi...

 

Je voulais aussi vous annoncer que mon retour sur facebook est imminent. Djah, je suis au courant par Dulie qui elle aussi y est retournée. Nous nous croyions plus forts que les autres. Nous voulions changer le monde. Et puis nous nous sommes réveillés. Je ne te blâme pas Djah, je suis comme toi, j'arrive. Comme tout le monde, comme tous ces gens qui se sont crus forts, j'arborerai en statut : "est faible", "a craqué", "vous demande pardon", je ne sais quoi. Il y a des jours où l'on a envie d'une censure chinoise.

 

Allez, bisous les camarades, et passez le bonjour au monde !

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 15:46

Les undergrounds de Bologne.

Tout commence lors d’une soirée Erasmus. Celle-ci ne m’a pas plus. Celle-ci m’a rappelé à quel point je détestais toutes ces soirées BDE-BDS où ils passent la même musique qu’avant-la-chute-du-mur-de-Berlin. Ayant perdu de vu deux jolies polonaises (une fille et une vodka), je m’en retourne piteusement chez moi, à pieds. Et chez moi, c’est loin. Très loin. Surtout à pieds. Alors que je marchai déjà depuis vingt minutes (soit le tiers du voyage), je tombai nez-à-nez avec un vieux bâtiment d’où sortait une musique métal-hardcore-trash-néo-punk (rayez les mentions inutiles). Ni une ni deux, n’écoutant que l’appel de l’aventure, je fis fi de mes vêtements ostentatoirement non-métalleux, me frayai un chemin entre les punks italiens et assista à mon premier concert de ce genre. Vous qui connaissez mon amour pour le jazz vous serez étonné d’apprendre que j’ai apprécié ce concert qui a su saisir mes tripes alcoolisées. Il n’y avait pas la finesse de cette musique céleste qu’est le jazz. Il y avait là une dure brutalité qui n’en est pas moins belle.

L’autre monde underground de Bologne, ce sont les souterrains. Le vendredi, c’est visite culturelle, donc je suis allé visiter les souterrains bolognais. Et bien, je peux vous dire que c’est pas beau, que ça pue, mais que pendant quinzes sublimes secondes, je me suis baladé seul dans un petit tunnel sombre avec pour seul compagnon une lampe torche et je me suis réellement pris pour Indiana Jones.

 

I Signor Professori della Facoltà Di Scienze Politiche

J’ai hérité d’un très mauvais prof de droit de l’Union Européenne. Ceux qui ont déjà eu le malheur de m’avoir comme camarade de conf ou d’amphi savent à quel point j’adore faire mon intéressant quand je suis en désaccord avec le prof. Il m’a suffit de deux cours pour me faire repérer par tout l’amphi.

J’ai hérité d’un excellent prof d’analyse du rôle des partis et des lobbies au sein de l’Union Européenne. Le Signore Baldini est chauve, tranchant et aime remettre ses élèves à leur place de petite merde indigne de son grand savoir qu’il prostitue parce qu’il faut quand même bien gagner de l’argent pour pouvoir s’acheter l’intégrale de Thucydide. Ceux qui connaissent Julien Amiel auront compris que Baldini est une sorte d’Amiel qui aurait troqué une carrière au service du ministère français de la culture pour un avenir d’enseignants dans la plus vieille université du monde occidentale.

La chance a voulu que je puisse suivre un cours foutrement intéressant où un prof ressemblant à un Jean-Paul Sartre nous narre ce qui, selon lui, constitue le fondement historique d’une mémoire historique qui serait commune à tous les européens.

Quant à mon prof d’anglais, il a cette arrogance so-british qui a pour but de révéler à ces indignes continentals la fine fleur de la pensée civilisée (c'est-à-dire l’anglo-américaine).

 

L’università bolognese è un vero casino.

Contrairement à une idée reçue, l’italien, ce n’est pas que du français avec plein de a, de o et de i à la fin des mots. Quand un français débarque en Italie et qu’on lui dit que l’université, c’est un vrai « casino », il pourrait s’imaginer lieu de stupres où l’amour de l’argent n’a d’égal que le mauvais goût de la déco.

L’université de Bologne, c’est tout sauf le mauvais goût de la déco. Prenez un palais italien du XVIIe siècle. Mettez-y une douzaine de sublimes statues de figures de la mythologie gréco-romaine. Ajoutez-y une vingtaine d’étudiants italiens déambulant, lisant et parlant. Voici le décor de la Facoltà di Scienze Politiche di Bologna.

« Casino » en italien, ça veut dire un bordel. En fait, c’est un bordel avec des règles implicites. Par exemple, quand on vous dit, « Vous avez cours de 11h à 13h », il faut comprendre « normalement le prof est sensé se pointer à 11h, il le peut, il y en a qui le font mais, la tradition veut que le cours commence à 11h15 et se termine à 12h45 ». Bref, le volume horaire hebdomadaire n’est pas très élevé (une vingtaine d’heures) mais le vrai travail se fait seul, avec des bouquins et des textes qu’on tente de se procurer comme on peut.

Ici, pour accéder aux toilettes il faut se munir de sa carte magnétisée d’étudiant. La direction a fait cela parce qu’avant, des clandestins venaient se laver. Naïvement, je demande au secrétaillon qui vient de me dire cela : « mais, maintenant, où est-ce qu’ils se lavent ? ». Etonné par une question qui, visiblement, ne lui avait jamais effleuré l’esprit, en guise de réponse il m’offre une moue jmenfoutiste suivi d’un « bôh ». Deux heures plus tard, en cours d’anglais, on aborde le sujet touchy de l’immigration et une bobo italienne quelconque se fend d’un discours sur le thème « bon, ok, les immigrés on les aime pas, ils sont basanés et sales et tout et tout… mais bon… hein… c’est quand même des êtres humains non ? ». Tout cela pour dire que les dirigeants italiens sont incapables de mettre de l’ordre pour offrir des perspectives d’avenir à leur jeunesse mais quand il s’agit de faire en sorte que les immigrés chopent la gale….

Ici, le café à la machine coûte 30cts. Mais, un beau jour, la direction a décidé de mettre en place un système de clé usb pour exclure les non-étudiants (=immigrés, clodo, travailleurs) du bénéfice de ces machines à café. En réaction, la bande de gais libertaires de l’aula C autogestista ont décidé de fournir aux étudiants du vrai café (fait avec une vraie machine), aux étudiants de donner l’argent qu’ils veulent. En plus, ils fournissent les biscuits et ça, franchement, c’est super sympa !
(je ne sais pas si la photo est assez clair mais leur symbole est la faucille et la fourchette)

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 20:07
Cet article a en réalité 10 jours de retard mais peu importe, mes déboires avec internet étant de toute façon maintenant terminés.

Jeudi soir 1er octobre se tenait je sens que tout le monde en salive d'avance un match de coupe d'Europe. Ok tout le monde se moque du foot j'imagine mais je me lance quand même. Je fais encore ce que je veux hein. Mais pas n'importe quel match cependant ; vous l'avez tous deviné, il s'agissait du Slavia Prague contre Lille. Notre chère cité flamande ! En voici d'ailleurs la preuve : mon billet.



Me voilà donc parti pour le stade, accompagné de Clément, fidèle supporter du PSG, de Jimmy, Lillois pur souche du bâtiment 2 et de Kévin, un mangeur de frites originaire de l'autre côté de la frontière. De notre frontière.

J'ai ainsi pu expérimenter le stade pragois, en tant que supporter étranger perdu dans une tribune fidèle à l'adversaire, avec tout plein de tchèques pas drôles du tout. Enfin y'a pire ok. En effet, l'ambiance était assez décevante je dois dire, c'était un peu mou, c'est pourquoi le prochain match, c'est le derby de Hockey sur glace, afin d'approfondir mon introspection dans la culture locale ! Là ça va bouger dans les gradins !

Pour parler un peu du score, si à la mi-temps les tchèques menaient 1-0 sur pénalty, à la 90ème minute ils perdaient, comment dire, 1-5, bref une putain de branlée si vous me permettez cette beauferie dans mon analyse. Une putain d'expérience au milieu de ces slaves bourrus. Et si au début du match on fesait un peu profil bas et essayons de rester neutres, à partir du troisième but des mangeurs de Welsh, nous nous levions comme un seul homme dans la tribune pourtant acquise aux tchèques, dans une euphorie que nous étions donc seuls à partager. Je dois cependant concéder qu'à partir de cet instant également, les tribunes se vidaient à vue d'oeil !

Bref tout ça pour dire qu'on s'est franchement bien éclaté ce soir là, avant de rentrer triomphalement dans notre couloir pour une nouvelle floor party.

PS : Voilà pour le "blason" du club tchèque (on sera tous un peu moins bête après) :


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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 17:25

Confortablement installé à mon balcon avec du raï en fond sonore, sirotant un arak, j’entends le muezzin qui appelle à la prière... Il est temps, me dis-je, de se livrer à un nouveau récit de ma découverte du Liban.

Comme je vous entends tous hurler « Théo ! Sors de ce corps ! », je change mon introduction.

 

Campus des lettres et sciences humaines, samedi, 16h30.

Je suis seul, sans projet défini pour le week-end. Une demi-heure plus tard, à bord d’un van Wolkswagen qui fait office de bus, nous partons avec Morgane et Mathieu pour Saïda, à 30km au sud de Beyrouth.

 

 

 

[Au passage, regardez bien cette photo : vous distinguez une tribune. Cette tribune est celle du stade Camille Chamoune, qui a accueilli la superbe cérémonie d’ouverture des jeux de la francophonie ! Eh oui, le Liban a accueilli ces dernières semaines les jeux de la francophonie. Il y a avait même Julien Lepers pour faire des animations « Questions pour un Champion ».]

 

 

Pourquoi Saïda ? Simplement parce que Morgane a décidé de s’inviter chez sa tante qui y habite. Il ne faut pas s’interroger sur l’hospitalité libanaise : il va de soi que nous pouvons l’accompagner et y passer la nuit. D’ailleurs, maintenant que nous sommes venus une fois, il est tout aussi évident que nous pouvons revenir sans elle. Nous sommes accueillis avec un verre de café turc, puis la nouvelle (bonne à mon goût) tombe : nous allons mettre la main à la pâte pour préparer « notre » repas, le repas familial ayant précédé notre arrivée. Nous nous retrouvons donc avec Hussein, dans sa boulangerie qui en fait est une pièce de l’appartement, à pétrir, rouler, étirer la pâte, à garnir avec du zaatar (mélange de thym et d’huile d’olive) ou de la sauce tomate et du jebneh (fromage). Inutile de vous dire que les grands enfants que nous sommes se prennent assez vite au jeu du cousin Hussein, sympathique colosse qui nous montre comment découper un manaïche (c’est le nom de cette pizza) en quelques secondes alors que nous y mettons bien une minute. Les quantités produites pourraient nourrir une quinzaine de personnes, or nous ne sommes que trois. Jusqu’au bout, nous serons encouragés à manger. Le reste survivra également au petit déjeuner du lendemain. C’est vous dire.

En soirée, Saïda est très sympathique pour sa promenade le long de la mer, quand les gens s’installent sur le trottoir pour fumer le narguilé et que les déchets qui jonchent la plage ne sont pas trop visibles.

En journée, les souks vous permettront de vous refaire une garde-robe (ou un garde-manger, ou beaucoup de chose encore) à moindres frais. Ils gardent ce caractère envoûtant qui nous fascine tant, par la variété des bruits, des odeurs et des couleurs qu’ils charrient allègrement à nos sens aux aguets.

 

 

Peu enclin à poursuivre cet élan lyrique, je me contente d’un caleçon de bain qui restera à 10 000 livres (5€) malgré d’âpres tractations commerciales qui font partie de ce que l’on appelle vulgairement « se faire pigeonner ». Mais je vous entends dire : « tu es stupide, la plage est sale ». Qu’à cela ne tienne, après un petit passage touristique (imaginez que la photo suivante est un plafond dans une maison de style 18ème siècle ottoman : maintenant imaginez un cèdre et les propriétés de son bois pour la menuiserie et vous serez, j’espère, aussi ému que moi), nous partons pour Tyr et ses plages.

 

 

A nouveau nous bondissons dans un minibus qui était, comme toujours, prêt à partir (pour 1000 livres le trajet, une desserte plus fréquente que le TER) bien qu’il soit vide. Deux postes de garde militaire franchis sans encombre nous rappellent que Tyr est à moins de 20kms d’Israël (parfois, les cartes locales mentionnent « Palestine »). Un autre élément paysager peut également mettre la puce à l’oreille : la présence de portraits d’Hassan Nasrallah (leader du Hezbollah) sur les côtés de la route.

Arrivé à Tyr, nous profiterons d’une eau à la température fort agréable mais aussi très salée, dans un cadre nettement plus propre que celui de Saïda. Au passage, les Libanais qui ont un minimum de moyens optent pour des plages privées, qui ne sont parfois que des piscines (c’est aussi une question de standing, donc c’est important). Cette baignade me rappelle que je m’étais trempé jusqu’aux genoux dans la Mer du Nord l’année dernière à cette époque. Quel lointain souvenir. Il paraît que l’hiver arrivera fin novembre.

Pour clarifier la situation, installés à la terrasse d’un petit restaurant où nous dégustons chich taouk (morceaux de poulets grillés) et hommos (purée de pois chiches à l’huile de sésame) pour l’équivalent de quelques euros, nous avons clairement l’impression d’être en vacances. Abusons-nous ? Je crois que oui, quand après avoir re-piqué une tête et fini par une promenade le long de la côté, nous sacrifions au rituel ô combien touristique de la glace. Mais au milieu de cet hédonisme éhonté, n’oublions pas que quelques millénaires d’histoire nous contemplent. Tyr  (ou Sour en arabe), ancienne cité phénycienne, a gardé des traces de la puissance romaine.

 

 

Rassurez-vous, je ne me contenterai pas de cette piètre photo pour résumer la richesse archéologique et historique du Liban : d’autres expéditions sont prévues, notamment à Byblos, Baalbeck ou dans la vallée sainte de la Kadisha.

En attendant, je suis rentré chez moi, non sans avoir connu quelques dernières émotions sur la route, où la conduite très sportive de notre conducteur de bus (en gros, il roule à 130, double tout le monde et en cas de bouchons, n’hésite pas à emprunter la voie des voitures qui arrivent de face) nous ferait presque oublier la portée philosophique de nos discussion sur le monde universitaire, l’humanitaire, le sport et la vie professionnelle (cette brève énumération a pour but de vous faire croire que nous ne pensons pas qu’à la nourriture).

 

Chez moi, dimanche, 21h.

 

Si vous n’y prenez pas garde, Beyrouth peut vous réserver d’étranges week-ends.

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 21:26

Mardi fut un grand jour. Nous avons trouvé un appartement ! Oui oui ! Voir l'adresse ci-dessus mes amis. Je suis donc dorénavant en mission de réconciliation franco-allemande, à l'instar de Mitterand et Kohl il y a quelques années de cela. Mes colocs sont donc Chloé de Montpellier, Marion de Berlin et Johannes de Dortmund. Voici les photos de ma nouvelle demeure:


Ma chambre, qui malheureusement doit être traversée par Chloé pour aller dans sa chambre...


Ma chambre 2


Ma chambre 3 avec Clément, alias Meclé, alias Ježek


Le couloir


La cuisine


La cuisine 2, avec ma petite plaque du rue souvenir


La salle de bain et les belles portes de l'appartement


La vue depuis ma fenêtre

En somme, tout ça veut dire : Vous êtes les bienvenus chez nous !! On pend la crémaillère jeudi surement (oui je suis en weekend du jeudi soir au mardi matin...)

Na shledanou mes amis.

PS : Je communique aussi mon nouveau numéro : (+420) 775 231 341

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 21:51

Quand la porte de votre frigo ne s’ouvre plus que sur deux pommes, une banane et un reste de soupe  et que vous n’avez que 16 dollars pour vivre une semaine. Quand un ticket de métro coûte 3 dollars et qu’on vous propose de faire un voyage de 1300 Km dans deux jours. Quand l'envie d'une bière vous déchire l'estomac mais qu'il vous faut choisir entre cette bière ou du pain pour le petit-déjeuner...Alors vous la sentez. La dèche. L’instant est mythique, seul sur ce continent hostile, mon compte en banque indique un solde de 31 cents…

Je me suis nourri de soupe pendant une semaine, je viens de finir de manger un plat de riz au beurre et de fumer l’unique cigarette journalière que je me permets, mais putain, je l’ai fait ce voyage !

Vous voulez savoir comme vivre près de 10 jours au Canada avec 16 dollars en poche tout en se permettant un road-trip dans le Nord ? Voilà mon histoire :

D’abord, et c’est le plus important, ayez près de vous des amis près à vous avancer de l’argent. L’histoire perd subitement beaucoup de son prestige, mais c’est indispensable. Ensuite et malgré cette première condition, rationnez-vous : plus une seule bière, soupe ou pâte exclusivement, et un unique paquet de cigarette finissant. La vie pendant cette semaine est très surprenante : on apprend à se passer de nombreux petits plaisirs dont on comprend maintenant combien ils étaient agréables. Boire un café ou une bière dans un bar, s’acheter un bouquin ou bien même du chocolat, aller au cinéma, au restaurant… Alors, on se débrouille autrement et on se contente du souvenir laissé par ces moments, on va à la bibliothèque municipale ou encore on épluche les journaux à la recherche de tous les événements gratuits. En fait, on s’en sort plutôt bien. Toutes ces privations valaient le coût : la veille du voyage j’avais exactement 2 dollars et 70 cents, largement de quoi couvrir ces foutus 1300 km…

Nous sommes partis à quatre : Sarah, Chloé, François et moi. Nous avons loué une voiture pour 50 dollars chacun pour trois jours, et comme j’étais le seul à avoir mon permis international, je fus nommé unique conducteur officiel… Les énormes avenues de Montréal, les autoroutes à 4 voies et aux nombreux échangeurs compliqués, et surtout la perspective de ce millier de kilomètres s’offrait à moi. La première étape du voyage était la ville de Québec, nous sommes arrivés à Beauport. C’est un petit village sympathique que l’on découvre sur un coup de rage, quand on rate la sortie de l’autoroute 20 pour Québec… Beauport, son magasin de la société des alcools du Québéc, son bistro « chamo » devant lequel vient se garer un gros pick-up chargé de chasseurs : à l’arrière, deux énormes orignaux (cousins du caribou) font l’objet de commentaires enthousiastes de la part d’autres chasseurs sortis en criant de l’obscure taverne aux vitre teintées. Comme nous sommes au Canada, nous mangeons dans un restau mexicain. Le patron nous parle espagnol, alors je lui parle espagnol. Puis direction Québec, promenade dans la « vieille » ville, face au majestueux Saint-Laurent. Une bière dans un bar à chansonnier (reprenant notamment du Johnny Cash !) et nous voilà repartis pour notre Motel, à 20 min de Québec (étant entendu qu’on commence par se perdre dans Québéc, hein ? ça va de soi… d’autant que les bières et la fatigue ont un peu entamé ma capacité d’attention). Quelques demi-tours et feux orange allégrement brulés plus tard, je range la voiture devant notre chambre. Vous voyez les motels américains des mauvaises séries télévisées ? Alors vous voyez notre motel. Sorte de long bungalow à un niveau, formant un L posé sur le long de la rive du fleuve. Les portes de chaque chambre donnent directement sur le parking et sur l’unique route de la petite ville.

Le lendemain matin, on déjeune de biscuits au beurre achetés dans la station service d’en face, puis on remonte en voiture vers Tadoussac. La route devient de plus en plus petite, la forêt reprend ses droits et il est de plus en plus rare de croiser un chalet, ou même une autre voiture. Les arbres ont une couleur magnifique malgré la pluie. Au détour de certains virages, on découvre le large Saint-Laurent qui semble nous montrer le chemin vers l'océan : on le suit. Tadoussac est un petit village de pêcheur reconverti dans le tourisme de la baleine. Situé dans l’embouchure du fleuve, au Nord de Québéc, il est exposé aux intempéries et au froid : j’étrenne mon manteau militaire Tchèque. C’est une plongée dans la nature profonde et les boutiques souvenirs… et oui… je ne vais cependant pas me plaindre de ces touristes imbéciles et bienheureux. De ces touristes sans qui le prix des chambres d’hôtel ou encore des repas au restaurants seraient 5 fois moins chers ici, de ces touristes qui s’extasient avec force « oh » et « ah » devant la nageoire dorsal d’une baleine à bosse aperçu l’espace d’un instant entre deux capuches d’autres touristes agglutinés autour du bastingage, de ces touristes qui parlent de Paris pendant le petit-déjeuner alors qu’on a quand même fait 650 km pour aller se perdre dans le Canada profond et qu’entendre des nouvelles de la France est vraiment la dernière chose dont on a envie… non, je ne me plaindrais pas, j’en suis un. Parce que ce bateau à 60 dollars pour voir la queue du plus gros mammifère vivant, je l’ai pris, que j’ai aussi été voir des ours sauvages et des phoques et parce qu’après tout, moi aussi j’ai râlé sur le port quand, dans le froid et le vent humide, on attendait tous d’embarquer.

Le troisième jour nous repartons vers Montréal, des bouteilles de bières en guise de pique-nique. Comme il se doit, je nous perds dans Montréal, sous la pluie et de nuit. Ce fut néanmoins un très beau trip.

J’ai accumulé peut-être près de 250 dollars de dettes, et je dois encore payer mon loyer. J’en suis presque à me réjouir de ne toujours pas avoir reçu le virement…

Bisous de la part d’un homme endetté.

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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 11:34
Peu me chô la censure chinoise ! Peu m'importe que mes camarades aient choisi le nom de blog le plus susceptible d'être censuré par nos sympathiques autorités ! peu m'importe qu'ils l'aient fait exprès (bande de saligauds !) pour que je ne vienne pas polluer leur espace cybernautique avec mes foutaises, peu m'importe ! Me voilà telle une pourfendeuse d'interdictions, reine des hakeurs, esquiveuse de cyber-keufs ! Et tout ça pour vous parler de ma tronche. Elle est pas belle la vie ? La censure chinoise. Elle existe mes petits amis. Mais elle n'est pas telle que je l'imaginais. Je pensais les chinois privés d'informations politiques, coupés du reste du monde, incapables d'avoir accès au moindre site faisant allusion au Tibet. Je pensais que j'allais passer un an coupée de l'actualité française et internationale, revenant et découvrant ahurie le putsh de Fillon, son installation sur le trône et son mariage avec Adriana Karembeu. Et bien point du tout. La censure ici n'est pas du tout politique. Enfin, quand je dis pas du tout...j'imagine que si je m'amuse à rédiger des tracts en chinois pour apeller au blocus de l'université, il faudra plusieurs Hugo Petit pour les empêcher de me cloîtrer au fond d'une geôle. Mais si je me tiens un peu tranquille, je peux avoirs accès sans auncuns soucis au Monde.fr, à Libé, à l'obs, au monde diplo, et plus surprenant, au Times, New York Times, et autres journaux accessibles à un peu plus de jaunes que nos feuilles de choux francophones. En revanche, grattes toi le rectum pour avoir Facebook, daylimotion, youtube, megavideo, myspace, et tous les autres sites indispensables à la teenager que je suis ! ! L'explication officielle est que ces sites participent à la dégradation des bonnes moeurs, et propagent de sales idées dans la tête des jeunes. l'explication officieuse est qu'en censurant le facebook intenational, le gouvernement chinois aide le facebook chinois à se développer. Il y'a deux ans, ils ont cencurés google pendant presque un an, jusqu'à ce que baÏdu, son équivalent chinois, soit suffisament fort. Aujourd'hui, baÏdu possède a peu pres 85 % des parts de marché (vous voyez, je suis bien renseignée !). Salauds de chinois. Puisqu'on parle de censure, laissez moi un peu vous parler de sa meilleure pote : la propagande. car elle existe aussi. Comme vous devez le savoir, la chine a fêté cette semaine les 60 ans de la création de la RPC par le Roi Mao. A cette occasion, il y'a bien sûr eu des célébrations de ouf à pékin, à ridiculiser l'ouverture des JO l'année dernière. Des milliers de personnes, milliers de musiciens, danseurs, Hu Jintao qui pleure devant son tableau géant qui défile devant lui, Mao proclamant la naissance e la république diffusé en boucle dans les hauts parleurs, et un public composé des membres chanceux du parti et de bonasses bridées applaudissant a tout rompre pendant environ dix heures. je vous le dis, ça donnait envie d'être chinois. Mais surtout, le gouvernement a finançé le tournage et la sortie d'un film relatant la guerre civile sur la periode 45-49 et la dite proclamation. J'ai eu la chance d'aller voir ce film dans une scéance gratuite réservée aux étudiants, et ce film mes amis ! Quel film ! Toute la jet set du cinéma chinois au service d'une propagande magique, la vraie, la puissante. Tu l'as étudiée dans les livres d'histoire, tu regardais les dessins de l'ouvrier Stakhanov, ou des jeunesses hitlériennes en te disant "ils étaient bien cons quand même", et là, elle est là, sous tes yeux, et autour de toi les étudiants chinois rient à gorge déployée quand Chang KaÏ-check se fait bien niquer, et tu hallucines. Chang KaÎ chek est méchant, c'est un intellectuel et un militaire, il est prétentieux, hautain et machiavélique. Mao est ton ami. Il est gentil, il est simple, il est proche du peuple, il ne prend jamais une décision, ne donne jamais un ordre. Il consulte, discute, pardonne, danse avec des ouvriers, joue avec des enfants dans un chant de fleurs. Il souffre, mais ne renonce jamais, car il avance pour le bien de l'humanité, et à la fin, il réussit, il unifie, il réconcilie, et le peuple entier uni derrière lui pleure de joie et de soulagement, sur une reprise de l'Internationale en chinois, et arrangée version pop. MAGIQUE. Plus grave, la même, mais version académique. Mon prof de "Political development in Modern China" , sacrément intelligent dans son genre, parti enseigner dix ans aux Etats unis pour faire des recherches sur l'histoire de son pays, nous explique l'échec de la grande puissance impériale chinoise a partir du 18 ème, le traumatisme des guerres de l'opium etc etc etc... Puis de fil en aiguille, il en arrive à t'expliquer que Mao, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, a sauvé la Chine en l'unifiant, en lui redonnant une importance sur la scène internationale, et en mettant en place les bases d'une industrialisation qui permettrait 20 ans après le boom économique qu'on connaît. On se laisse berçer par son histoire, et on en oublierait presque que les fameuses bases on déclenché une petite famine tuant 30 millions de petits chinois. BREF.

Prochainement : la ville, les copains, la fac, vivre avec hugo petit, l'administration chinoise, la barrière de la langue, les mîmes, l'exposition universelle à shanghai !

Portez vous bien mes très chers copains ! 
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 14:29

 

Afin de vous rassurer après mon entrée en matière ô combien sulfureuse, je vous propose une courte visite de mon chez-moi. Mon appartement semble en-dehors de la ville, tant il échappe à sa démence ordinaire.
Mes principaux voisins sont les habitants du foyer des Soeurs Antonines en face (qui a une particularité, que je vous ferai découvrir tout à la fin de l'article). C’est étonnant, mais ces habitants sont très calmes ... A part un coq qui me rappelle que toute vie digne de ce nom est à la campagne. De plus, le foyer nous « protège » du bruit des artères de circulation du côté ouest. Quant au côté est... voyez plutôt :

 

 

Eh oui, c’est çà (une partie de) la vue depuis mon balcon. Janoé, tu peux test? L’avancée sur la mer que vous voyez en face est le lieu de stockage des déchets de la ville (rassurez-vous, un article « environnement » sera rédigé). Quant au port, vous ne pouvez que l’imaginer sur votre gauche, caché par les immeubles. Inutile de vous dire que la vue de nuit est absolument féérique et qu’elle n’incite guère au travail nocturne. Pour enfoncer le clou, sachez que notre immeuble est doté, comme 80% des immeubles beyrouthins, d’un toit-terrasse du haut duquel la vue est encore plus sympathique.

 

Maintenant, voilà le salon : vous vous en doutez, tout va bien. J’ai même envie de dire que c’est le luxe.


Comme je ne vais pas multiplier les photos et que les autres pièces sont moins belles, je ne les montre pas.

En tout cas je suis comblé sur le plan domestique, surtout maintenant que j’ai même un fer à repasser. Ma colocataire Mathilde prétend n’avoir jamais vu un mec repasser. De mon coté, je n’avais jamais quelqu’un se faire un masque d’argile. Chacun son truc.

 

Pour le moment, nous n’avons pas encore fait connaissance avec les voisins de palier, à part une brave dame âgée. Celle-ci, ne parlant ni français ni anglais, ne nous a pas moins entretenu pendant cinq minutes alors que nous lui signalions nettement que nous ne comprenions rien. Elle semblait très heureuse de voir des jeunes et nous a invités à lui rendre visite. Que faire selon vous ? Y aller au risque de rester une heure à sourire bêtement sans comprendre un mot ? J’attends vos suggestions.

 

Il vous faut également savoir comment on nettoie un immeuble à la mode de chez nous : un beau jour, sans crier gare, deux gars viennent autour de 15h, montent au dernier étage et inondent le palier ; ensuite, ils raclent l’eau, ce qui provoque une cascade suspecte dans l’escalier. Tout l’enjeu est de ne pas déverser trop d’eau pour éviter que cela ne passe sous les portes, enjeu qui nécessite une gestion à long terme puisque la manoeuvre est répétée à chaque étage. Le pire serait une inondation du proprio de l'immeuble qui est justement au premier étage. Ceux qui se donnent la peine d'expliquer que leur loyer se paie en cash ont bien du courage : j'en suis désormais.

 

Enfin, comme vous pouvez le constater sur la photo, le salon est très grand et surtout le clic-clac peut accueillir (plus d’)un touriste en goguette. Sachez au passage que le visa est gratuit pour les ressortissants français.


A bientôt,

 

P.S. : rien que pour vos yeux, j'ai édité mon premier article également

 

 

__________________________________________________________________________________________

 

 

“La ville (de Beyrouth) occupe une gracieuse colline qui descend en pente douce vers la mer; quelques bras de terre ou de rochers s’avancent dans les flots et portent des fortifications turques de l’effet le plus pittoresque; la rade est fermée par une langue de terre qui défend la mer des vents d’est; toute cette langue de terre, ainsi que les collines environnantes sont couvertes de la plus riche végétation; les mûriers à soie sont plantés partout et élevés d’étage en étage sur des terrasses artificielles; les caroubiers à la sombre verdure et au dôme majestueux. Les figuiers, les platanes, les orangers, les grenadiers et une quantité d’autres arbres ou arbustes étrangers à nos climats, étendent sur toutes les parties du rivage, voisines de la mer, le voile harmonieux de leurs divers feuillages; plus loin, sur les premières pentes des montagnes, les forêts d’oliviers touchent le paysage de leur verdure grise et cendrée: à une lieue environ de la ville, les hautes montagnes des chaînes du Liban commencent à se dresser; elles y ouvrent des gorges profondes, où l’œil se perd dans les ténèbres du lointain; elles y versent de larges torrents, devenus des fleuves." 

 

Nous étions en 1832, à une époque qui m'aurait sans doute mieux convenu ; je tenais à faire ce petit encart, ne serait-ce que pour le goût littéraire de certains d'entre vous (je songe à Julie mais aussi à Janoé, toujours au courant des derniers écrivains à la mode).

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 21:48


Mes chers amis,

 

 

Je me sens un peu con de pas avoir de photo, mais enfin vous n'avez qu'à venir ici. C'est aussi valable pour le frisé australien et le barbu québecois et la terroriste californienne et le Lorrain libanais. Eurolines ça existe.

La dernière fois que je vous ai écrit, je vous ai laissés dans une situation plutot inconfortable. Aussi me paraît-il important de vous apporter quelques bonnes nouvelles. Sachez néanmoins qu'avant que ça aille mieux, ça a été encore moins bien.

 

Voilà une petite semaine, je me suis levé dans ma chère auberge dans laquelle je commençais à envisager de prendre mes appartements de façon définitive. Je me suis fait un ami Dresdien, ou Dresdois, ou quelque chose comme ça, qui faisait office de coloc. Un Allemand en Italie, même du Nord, est une chose qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. L'Allemand qui attend le bus, l'Allemand qui attend son prof, l'Allemand qui goûte la moutarde locale, l'Allemand qui parle Italien. Un incontournable. Enfin je me suis levé ce matin là dans la chambre à cinq lits et à trois quarts d'heure de ma fac, convaincu de rester encore ici pour quelques jours voire une semaine. Je vous passe les détails sur ma recherche de logement qui, bien qu'effectuée avec dynamisme et persévérance, me fit entrevoir la dépression nerveuse à plusieurs reprises. Vivre dans un pays encore moins ponctuel que soi-même est parfois pénible. Enfin je me suis levé, ai croisé la femme de ménage. Je suis assez fier parce qu'elle a prononcé une des premières phrases italiennes que j'ai vraiment compris depuis mon arrivée. En gros : "on a un gros groupe qui arrive, tu as une demi-heure pour faire tes bagages". Inutile de préciserque tous les établissements hoteliers bon marché de la ville étaient également pleins.

Quelques heures plus tard j'arpente donc la ville d'un pas pas très guilleret. Si j'avais été dans une BD vous auriez vu le petit nuage gris avec la pluie, vous savez. Je me dirige vers le Palazzo Nuovo, ma fac, où se trouvent environ 4 propositions de logements déjà pris depuis deux mois et la plupart du temps réservés aux filles. Allez savoir pourquoi. Toujours est-il que le Palazzo Nuovo est censé être le lieu idéal où trouver un appart.

  "Une chambre double, triple s'il le faut, sans toit à la rigueur, je prendrai n'importe quoi. Allez."

 

Avant de poser le pied sur la première marche de l'escalier qui mène à la prétendue Mecque du logement, je me fais arrêter par un individu qui porte une moustache et des journaux et qui me parle dans une langue que vous devinerez être de l'Italien. Je ne comprends, évidemment, pas grand chose, mais je constate au tract qu'il m'a fourré dans les mains qu'il représente les étudiants léninistes de Turin. Je lui explique que ma priorité est une maison pour l'instant et son ami, à sa gauche. Oui à gauche du léniniste, me répond assez naturellement qu'il a une chambre à me proposer. Deux heures plus tard, je visite. C'est pas cher, grand, meublé, pas loin, parfait, je signe (non je déconne ! On signe jamais rien ici. Je donne 300 euros en liquide), j'emménage. J'ai un balcon. Rien qu'à moi. Un balcon ! Bon j'ai pas de photo, mais imaginez un balcon et à quelques détails près je pense que vous verrez le mien. Un balcon est un balcon.

Je sais que vous vous faisiez beaucoup de soucis pour moi ces derniers jours.

  J'imagine votre apaisement.

 

Je partage l'appartement avec un Italien qui parle un peu Français, un Français qui refuse de me parler Français et sa copine Napolitaine qui parle Italien mais qui essaie d'apprendre le Français. Je viens d'apprendre qu'un Albanais va s'installer ici aussi. Un Albanais ! Il va partager la chambre de l'Italien alors on a déjà fait plein de blagues à caractère homophobe. Je suis un peu emmerdé parce que je voulais dire plein d'autres choses, comme décrire la ville, la fac, des moments... Mais le texte est déjà long. Je sais déjà que je vais avoir pas mal de cours auxquels ne pas aller, mais pas mal de cours quand même. C'est autre chose que la fac germano-post-soviétique. J'ai fait quelques cours d'Italien histoire de prendre l'habitude de me faire appeler Nicolasse. J'ai goùté la bière locale, notamment la Moretti qui me fait bien rigoler malgré ses 2° d'alcool (voir photo). J'ai goûté la mayo locale qui, sans vouloir être méchant, est comparable à son homologue espagnole. J'ai goûté le kebab local qui est bon marché, croustillant et sans choix dans la sauce, mais bon. J'ai goûté la pizza pas chère qui, à chaque fois, surpasse ce que j'ai mangé en france en la matière, tout comme la glace, le café et les pâtes. L'Italie, c'est le pays où les quatre aliments fondateurs de l'humanité qui se gratte les parties devant un écran abêtissant sont les meilleurs et les moins chers.

  C'est pour ça que j'aime ce pays.

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 15:27




Voici Ivan Mladek & son crew, devenus héros populaires grâce à Youtube.

Merci à Arne & Sebastian pour cette formidable découverte.



Lyrics :



Jedu takhle tábořit škodou sto na Oravu.
Spěchám, proto riskuji, projíždím přes Moravu.
Řádí tam to strašidlo, vystupuje z bažin,
žere hlavně Pražáky, jmenuje se Jožin.

Jožin z bažin močálem se plíží,
Jožin z bažin k vesnici se blíží,
Jožin z bažin už si zuby brousí,
Jožin z bažin kouše, saje, rdousí.
Na Jožina z bažin, koho by to napadlo,
platí jen a pouze práškovací letadlo.

Projížděl jsem dědinou cestou na Vizovice.
Přivítal mě předseda, řek mi u slivovice:
«Živého či mrtvého Jožina kdo přivede,
tomu já dám za ženu dceru a půl JZD.»

Jožin z bažin… itd.

Říkám: «Dej mi, předsedo, letadlo a prášek,
Jožina ti přivedu, nevidím v tom háček.»
Předseda mi vyhověl, ráno jsem se vznesl,
na Jožina z letadla prášek pěkně klesl.

Jožin z bažin už je celý bílý,
Jožin z bažin z močálu ven pílí,
Jožin z bažin dostal se na kámen,
Jožin z bažin tady je s ním amen.
Jožina jsem dohnal, už ho držím, johohó,
dobré každé lóvé, prodám já ho do ZOO.



I'm driving Skoda 100 to camp here on Orava.
That's why I'm hurrying, taking a risk - going through Morava.
The monster lives there comes out of the bog.
Who eats mainly Prague citizens, his name is Jožin.

Jožin from the bog creeps through swamp,
Jožin from the bog closes in on the village.
Jožin from the bog edges it's teeth,
Jožin from the bog bites, strangles.
To defend against Jožin from the bog, who could imagine-
Only works an aircraft to crop-dusting.

I crossed through the village of Vizovice
The village mayor greeted me, and said to me over some slivovitz
The one who brings Jožin in dead or alive
I'm going to give him my daughter as a wife as well as half of a collective farm

Chorus

I said: give me a aircraft and powder, mayor,
I'll bring you Jožin, I see no trouble about that
The mayor helped me, in the morning I went up in the sky
The powder from the aircraft prettily fell on Jožin.

Jožin from the bog is already all white
Jožin from the bog is escaping from swamp
Jožin from the bog hit the stone
Jožin from the bog it is the end of him
I caught him, I'm keeping him
Money is money, I'll sell him to Zoo
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