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12 décembre 2009 6 12 /12 /décembre /2009 01:27
Salut les copains ! Je suis dans mon café préféré. Voilà une preuve :



2009-12-11-145853.jpg


 Je viens de finir mon final d'urban economics... Vous pouvez remarquer le bouquin.

 Dans la foulée de Nicolas, j'ai décidé de vous écrire pour vous raconter toutes les bonnes choses que m'apporte cette année à l'étranger. Ca fait longtemps que je vous ai pas écris, alors pour ceux à qui je ne parle pas souvent voilà un petit résumé des moments forts de ma vie ces derniers mois :

Le week-end à Vancouver, redécouverte du froid mais aussi de la nature. Y'a pas à dire, les arbres c'est beau au Canada. Et surtout, surtout ! Boire légalement. Dans un bar, et tout, avec un pichet à $12 (on a payé que le premier en plus)... Et puis se taper un tram, un bus, un avion, un bus, et un car, le tout en 8h, c'est marrant.

Le week-end à Santa Barbara, pour Halloween, avec mon groupe de potes allemands. Couchsurfing formidable, soirée culinaire franco-allemande, et cette folie qu'est Halloween sur le campus d'Isla Vista... le problème étant que je ne me rappelle pas de grand chose, honteusement. Le retour des études.

Et oui, j'ai recommencé à travailler ! Ca a fait bizarre, mais finalement c'est pas si mal. Encore deux finals devant moi, et je suis en vacances jusqu'au 24 janvier.....................

Les projets. Les projets, c'est cool.... Et ce qui est encore plus cool, c'est d'en avoir plein. En ce moment ça s'amoncelle. D'abord, mon professeur de American Popular Culture m'a proposé un job pour le prochain semestre... Personal assistant de 6 à 10h par semaine, payé $10 de l'heure ! Ca fait toujours du bien.
Et puis je déménage, j'ai annulé mon contrat hier, parce que le campus... c'est un peu tout ce qu'on déteste. Enfin y'a des côtés sympas aussi, comme le fait de pouvoir rencontrer des gens super sympa en bas de chez toi et finir par passer la soirée avec eux, et savoir qu'on va les revoir parce qu'on habite à deux étages d'intervalles... Mais bon, je me casse, je gagne $800 mais par contre je suis homeless du 17 au 20 décembre.

Dans un futur plus proche, l'arrivée de mes remps, mon frangin et ma zinecou le 19 décembre, notre « road trip » à travers la Californie, et puis la Colombie, du 6 au 26 janvier...
Les autres projets, en vrac : Portland (oui, oui, oui!), Las Vegas (parce qu'il faut le faire...), Yosemite park (parce qu'on aime la nature), Golden, Colorado (parce que je me suis fait un copain qui part là bas...) et New York (parce que... New York).

Bon, on a pas tord, les américains sont cons, gros, matérialistes et superficiels. Mais, quand tu rencontres ces quelques gens qui ont échappé au modèle, tu es vraiment heureux(se). J'en ai quelques-uns en stock désormais... et ils sont vraiment formi formi formi dables. J'espère profiter de mon deuxième semestre... Mais avec tout ce qui se passe, j'ai l'impression de m'installer pour de vrai, et le retour à Lille me fait peur. Anne-Laure est arrivée à San José hier, et la revoir après 6 mois a provoqué... rien. Rien de spécial quoi. Et je sens le retour au milieu de l'amphi A, et le grand vide que cela va provoquer en moi....

ENFIN ENFIN ENFIN ! Il reste encore toute une moitié d'année, soyons heureux, faisons la fête, ayons de grandes discussions, voyageons, tombons amoureux, et puis on peut même se faire chier parfois.

Et puis ça fera quand même du bien de vous retrouver...



Je vais aller visiter une chambre off-campus !!! A très vite les copains :)
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 15:10

 



Bonjour les copains !

 

 

En ce jour sacré d'anniversaire, j'ai décidé de vous écrire de Turin pour vous raconter plein de trucs.

J'avais déjà rédigé un article intitulé "Turin, c'est nul" que je n'ai jamais posté. Parce que Turin n'est pas si mal que ça. C'est même pas mal du tout. Mais je vais essayer de vous raconter, de décrire quelques journées marquantes de mon séjour ici. L'ami Janoé m'avait demandé un nouvel Acid Test à la Tom Wolfe sur mon absence d'hygiène de vie, mon quotidien nocturne et chaotique et qui fait mal à la tête. J'y ferai allusion, bien sûr, mais voyez-vous je suis de bonne humeur aujourd'hui, à la limite du positif.

Par quoi commencer ? Par la fin peut-être. C'est déjà pénible. J'ai du mal à écrire quand je suis content.

 

Vivre à Turin au mois de décembre, c'est comme se balader en télésiège. Si vous allez fumer une cigarette sur mon balcon, si le temps est clair, si vous tournez la tête à gauche, vous pourrez apercevoir les sommets enneigés des Alpes italiennes. Après quelques savoureuses bouffées de tabac, vous humerez le fraîcheur de l'air montagnard sans bouder votre plaisir. Ensuite vous vous tournerez vers votre fidèle Nico, qui sera probablement assis sur son lit, l'ordinateur sur les genoux, à essayer de faire patienter Mme Guillery, et vous lui direz, le regard emprunt de lucidité alpine :

 

"Putain/bigre/diantre/nardine, j'ai envie de skier !"

 

A l'heure où je vous écris, je rentre d'une jolie ballade en télésiège. J'ai quelques envies de sourires niais, c'est rare alors j'en profite. Levé aux aurores (10:30), j'ai d'abord retrouvé une amie au Caffè pour savourer un caffelatte et une "brioche". Comprendre un lait au café et un croissant à la confiture. C'est ce qu'on appelle un petit déjeuner mes amis, un vrai début de journée. Nous nous sommes ensuite mollement dirigés vers le RU local. 2 euros 50 pour les primi (pâtes ou soupe à la patate), secondi (similichoucroute ou saucisse de veaux et riz pour ceux qui veulent), et salade. Bon, c'est appréciable. Funny fact a propos du RU italien : l'étudiant lambda paye son repas 7 euros. Ca explique la majorité d'étrangers. Ah et il y a de l'eau gazeuse à la machine, mais PAS DE CRUCHE. Je crois que je vais écrire un truc sur les conséquences de l'absence de cruche dans les cantines italiennes sur le comportement adulte du transalpin moyen. Enfin plus tard. Y'a pas de numéros au fond des verres non plus. Dépaysement garanti. J'ai papoté avec un mec qui parlait une langue bizarre a côté de moi sur le thème du "mais vous venez d'où ? Portugal ou Finlande ?". Le type venait d'Iran. Apparemment il est assez simple de quitter ce pays quand on a un morceau de tissu verre dans la poche. Il aura peut-être des problèmes pour rentrer à la maison, c'est tout. Il donne encore 15 ans max au régime actuel.

Fin du repas, café piazza Vittorio. La grande place de Turin. La plus grande place d'Europe a avoir été construite à des fins non militaires paraît-il. Faut voir. Ca reste beau. La place est bordées d'arcades se dirigeant vers le Pô, avec en fond la Granmadre, lieu de culte anciennement multiconfessionnel construit en l'honneur de foutons nous de la gueule de Napoléon. Non c'était très beau. Le soleil brillait dans un ciel (devinez ?) bleu. En remontant le Pô, nous avons croisé des mouettes rieuses à Gaston, des lézards, de belles choses. Derrière nous, quelques ponts, la ville et son paysage ciselé par les montagnes. Et toujours cet air de télésiège.

 

Je vais essayer d'ajouter des photos à l'article plus tard, je suis pas sûr que ça vous parle là maintenant. Toujours est-il que pour la première fois, j'ai le sentiment d'être ici chez moi. J'ai chopé assez d'aisance avec la langue pour comprendre et dire ce qu'il faut, rien d'extraordinaire. De la survie. Ce sentiment, je l'ai entrevu pour la première fois en rentrant de Bologne. L'impression de rentrer à la maison, alors que ce n'est pas mon pays ni ma culture et que j'y réside depuis deux mois à tout casser.

 

Bologne tiens, parlons-en. Cet article sera long, mes amis. Trèèèès long.

 

Bologne est une ville magnifique. O Dio, Bologna ti amo, j'aurais pu le dire après 24h de séjour là bas. Le véritable bordel italien, la population étudiante et bigarrée, les places couvertes de bières et de joints et de collègues portant tranquillement ces choses à leur bouche. Bologne, the place to be. Bon, si je disais que j'ai fait du gros tourisme, je mentirais. Tom-Tom et moi avons passé pas mal de temps à se traiter mutuellement de trentenaire de droite et de rebelle acnéique utopiste, à l'ancienne. On a aussi tué pas mal de zombies. Surtout des blancs, parce que les rouges sont plus durs à buter : ils lancent des boules de feu. J'ai assez arpenté les rues sinueuse de Bologne la grasse pour m'imprégner de l'ambiance de la ville. Avec quelques grands moments, dont la visite par l'anarchiste moustachu et foutrement italien. Sur le retour, je me suis attardé à Pavie, retrouvant une Alice qui a visiblement bien fait son trou là-bas. Voyez vous-même, Andrea et elle ont déjà eu leur premier hamster. J'ai lu des Paris Match de 1969, et j'ai profité d'une visite (très) commentée par dame Paccanari et Jason, dont j'ai fait la connaissance par la même occasion. Comme Philou d'ailleurs à Bologne. Pavie, c'est beau, c'est étudiant, c'est le Nord de l'Italie, c'est petit, ce qui comporte des avantages et des inconvénients. Mais plutôt des avantages, je dirais, avec Milan à un quart d'heure de train. Milan, on en parlera plus tard aussi tiens.

 

Bon, en rentrant à Turin, j'avais beau me sentir un peu chez moi, je trouvais tout assez moche. Même les copains de mes copains à Pavie et Bologne avaient l'air mieux que mes copains à moi. D'où l'envie de le crier sur tous les toits : "Turin c'est nul".

 

Et puis en fait non. L'herbe est toujours plus savoureuse chez le voisin hein. En fait, Turin est un endroit fabuleux. J'ai des amis, pas mal de français, c'est très bien comme ça. Il fait froid la nuit, je me suis acheté un bonnet. C'est très bien comme ça. Le fleuve coule toujours, le soleil brille de temps en temps, juste assez souvent pour se sentir chanceux. Je connais trois lectrices probables de cet article qui connaissent cette phrase italienne : "tutto il mondo è bello". Aujourd'hui il y a un peu de ça. J'ai passé plusieurs semaines à trop fumer, trop boire, trop regarder des séries stupides, trop parler français, trop dormir, trop rester éveillé. Aujourd'hui je me réveille réellement. J'ai toujours la gueule de bois mais je me réveille, j'ouvre les yeux, je savoure ce putain de cadeau de Noël qu'est Turin, et je me dis qu'il faudrait que je fasse mon learning agreement avant 2010. Il y a l'idée : suis-je en train de passer à côté de mon année Erasmus ? Pas mal de gens semblent obstinés par le "parcours parfait" de l'Erasmus : se murger, baiser tous les soirs, avoir plein de copains from all around the world... d'une manière intéressante, on peut le traduire par "faire de la merde tous les soirs et entretenir une foultitude de relations à la superficialité affligeante". Obsédé que j'étais par ce que je devrais faire, ce que je n'ai pas, je passais mon temps à me lamenter sur cette année qui me passait sous le nez. Et puis je me suis rendu compte que je mordais quelque chose à pleines dents. Je ne sais pas quoi, mais je le tenais fermement et joyeusement. Bordel, il faut savoir se contenter de ce qu'on a, et ce que j'ai est plutôt terrible. Ce sera tout pour aujourd'hui, on se voit la semaine prochaine.

 

Il reste des choses à raconter. Milan chez Pauline Cornus avec entre autres François Brasdefer, Philou... A l'étranger, on apprend à connaître ceux qu'on a croisé pendant deux ans dans ces couloirs poisseux à l'IEP. Libérés de toute contrainte de clan, on peut enfin discuter. C'est foutrement agréable. La soirée a été longue et marrante mais pas toujours parce que François s'est fait tirer son manteau dans la boîte. Il a frôlé le racisme, alors le racisme lui a dit "touche moi pas sale Français", alors François a répondu au racisme : "j'te touche quand je veux espèce de sale fasciste", du coup c'est redevenu marrant. La suite est trop absurde pour être mémorisée et retranscrite. Milan, d'après moi, c'est moche, très frime, génial pour le clubber qui est en toi, un peu moins pour l'homme. J'y ai passé une nuit à tout casser, je dois avoir tort. J'ai mangé mon premier Burger King aussi. Vous avez bien de la chance, vous les Américains.

 

Je vais m'arrêter là. Je vous souhaite une bonne éclate dans vos pays respectifs. Sans déconner !

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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 16:44

Cela fait longtemps que je ne vous ai pas écrit. Trop longtemps. Happé que je suis par l’exaltation de la vie bolognaise, j’en oublie mes volontés narratives.

 

Dieu que j’aime Bologne. Dans un de mes cours, j’ai deux Italiens. Pas vraiment des étudiants. Ils ont déjà largement dépassé la soixantaine. Gino (anarchiste ou communiste, ça dépend des jours) et Giuliano (aussi catholique qu’il est de gauche ce qui est étonnant) sont retraités. Pour tuer l’ennui ils retournent à l’université.

Gino est Bolognais depuis sa naissance et un jour, lors d’une de mes ballades nocturnes, je le croise par hasard. Après un brin de causette et il me propose de me servir de Cicerone (sorte de guide touristique) un de ces jours. Quelques pérégrinations plus tard, je forme un petit groupe : le très connu Nicolas Salvi qui avait quitté Turin-la-Grise pour Bologne-la-Rouge ; Alice, Brésilienne du Minas Gerais étudiante à Bologne pour six mois et à Rio pour le reste du temps. Nico, Alice et Tom-Tom partent en vadrouille dans la Bologne médiévale avec Gino et Giuliano les « vieux étudiants » comme ils se qualifient eux-mêmes.

Gino est un puits d’anecdotes. Il devient un Cicerone d’autant plus agréable qu’il fait cela pour le simple plaisir de nous faire découvrir la Bologne qu’il aime. Sans prétention aucune il nous révèle la beauté confondante de cette ville incroyable. Heureusement privé d’appareil photo, j’ai mis en application le peu connu adage Carpe Omnius ; profites de tout.

 

Dieu que j’aime Bologne. Samedi 28 novembre 2009, 15heures. 300 jeunes marchent vers un unique endroit, dans un unique but. Piazza Maggiore pour la plus grande bataille de polochons de l’histoire bolognaise.

Je ne sais toujours pas si cette tradition existait avant le projet Erasmus. L’événement facebook a été lancé par un Irlandais. Les non-italiens étaient présents. Les vieux bolognais étaient étonnés de voir une telle agitation.

Le principe est simple : venir avec un oreiller tout-doux-qui-ne-peut-pas-faire-de-mal-même-à-une-mouche. Avoir bon esprit. Ensuite, « picchiare ! ». Lors de cette bataille bonne enfant, on fraternise avec des inconnus. Je me suis retrouvé à faire un remake de la légende des Horace et des Curiace avec des italiens. Puis, avec Philou, Jakub et Alice nous mettons en œuvre la tactique très élaboré de la Tortue (grossièrement ça donne quatre personnes en cercle avec un oreiller sur la tête). J’en arrête là les considérations tactico-stratégiques.

Une heure et demie de pillow fight plus tard, je me réfugie dans ma gelateria préférée pour savourer une divine glace. Là, j’ai une pensée pour ma rencontre-étonnante-du-jour : un Français d’une vingtaine d’année, look à la j’tais-rasta-quand-j’tais-au-lycée-et-j’le-suis-resté-un-peu-dans-l’esprit. Ce jeune de Chalon-sur-Saône a malheureusement échoué à devenir kiné, et en France, et en Belgique. Plutôt que de prendre une décision absurde, il s’est donné une « année sympathique » comme il dit. Résultat, il fait le Wwoof en Toscane: il travaille quatre heures par jour pour des cultivateurs d’olives qui le logent, le nourrissent et le blanchissent. Vu qu’il a une amie française qui est Erasmus à Bologne, il est venu la voir ce week-end.

Ce garçon, j’ai reconnu qu’il était français à sa façon de dire « Kaméhaméhaaaaaaaa! » avant de se lancer dans la bataille avec une folle fierté toute gauloise. Signe distinctif, son oreiller était en forme et en couleur de Pikachu. Résultat, il était la cible favorite des participants. Dès qu’il s’élançait dans la bataille, une personne criait « Picchiamo Pikachu ! » et une quinzaine de participants le prenaient pour cible. Le voyant agir ainsi, je m’étais dis que ce garçon avait du participer à nombre de pogo. Cette intuition s’avéra vraie. Etonnant personnage, il est devenu la mascotte de cette bataille de polochons. Il a eu le droit à une bonne vingtaine de demandes de photos où il devait poser gauloisement, brandissant fièrement son polochon-Pikachu tel Vercingétorix levant son épée au soir de la victoire de Gergovie.

 

Dieu que j’aime Bologne. Bologne est une ville où l’on fait bonne chaire, très bonne chaire. Ce soir, je suis allé au restaurant. Pour 10€ j’ai mangé comme un dieu. En guise de primo piatto un plat de pâtes d’une succulence à me faire oublier la cuisine normande. Au secondo piatto j’ai eu le droit à un merveilleux rôti de porc accompagné de divines frites (d’un goût que l’on ne rencontre que dans le nord de la France, d’une finesse que l’on ne rencontre qu’à Bologne). En dessert, un orgasmique mascarpone au chocolat. Il est très difficile de retranscrire les sentiments que l’on éprouve dans ce genre de situation. C’est un peu comme tenté de décrire le it du jazzman : si tu n’as pas le talent d’un Proust ou d’un Kerouac, c’est l’échec assuré.

 

Dieu que j’aime Bologne. Je l’aime tellement que j’en reviendrais presque à regretter de la quitter momentanément. Demain, j’investis Prague !

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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 13:14
Comme promis, je vous emmène dans quelques hauts lieux du Liban, que j’ai eu l’occasion de visiter ces derniers week-ends. Cette fois-ci, vous allez avoir la chance de voir plein de photos. A défaut de visiter par vous-même ce beau pays, vous aurez au moins l’occasion de le faire par procuration. Ceux qui comptent venir (s’ils existent) n’ont pas besoin de regarder cet article. Ils s’émerveilleront de leur découverte. En attendant, pour les autres, 3 destinations : Saïda, Tripoli et Bcharre.

Pour commencer, peut-être vous souvenez-vous de Saïda et des primesautières aventures culinaires qui avaient accompagné ma première visite.
Située à 43 kms au sud de Beyrouth, Saïda est la troisième ville du pays, avec plus de 160 000 habitants.


Saïda vue depuis « Le château de la mer » (oui il y a un « château de la terre » mais il n’est pas très joli)

Le château de la mer c’est çà :

Saïda est une ville à majorité sunnite, comme en attestent les nombreux portraits de Rafik Hariri et de son fils Saad.


Je me suis laissé dire qu’il s’agissait même du « fief » du défunt et de l’actuel premier ministre, et que tous deux avaient beaucoup oeuvré et investi de leurs deniers pour restaurer la ville, qui a souffert du conflit avec Israël.


Pour ce qui est de la vieille ville en tous cas, il est indéniable que des efforts ont été fait pour l’embellir. Vous avez des souks dans des petites ruelles où la pierre est ocre comme dans votre imagination d’occidental. En plus de la « maison Debbas », demeure ottomane que j’ai déjà évoqué, la ville peut s’enorgueillir de posséder un très beau musée du savon.


Un mur de savon : çà vous fait peur n’est-ce pas ? Sauf erreur majeure de ma part, ce musée du savon est un exemple de bâtiment parfaitement restauré grâce à des capitaux saoudiens.

Comme toutes les villes de la région, Saïda a été occupée au temps des Croisades. Ici, une église qui a été reconvertie en mosquée au XIII° siècle.



Cette évocation des croisades me permet de faire une superbe transition avec Tripoli et son château croisé.



Lorsque ceux-ci ont fait le siège de la ville (centrée sur le port), ils ont construit un énorme château autour duquel s’est construite une « nouvelle ville », qui aujourd’hui constitue une des deux « vieilles villes » de la ville de Tripoli, qui elle-même est à l’origine la réunion de 3 villes (Tripoli vient de « tri-polis », « trois villes ». Vous suivez ? Bon, pour le touriste de base, Tripoli se résumera à ses pâtisseries (je vous fais grâce d’une photo car je sens le désespoir de Léa Dony) et ses souks, qui sont effectivement très grands, avec un souk des bijoutiers qui étincellent de mille feux (je vous fais grâce ... vous savez quoi). Tenez, une petite photo charmante, même si elle ne colle pas trop avec l’image des souks.


Et maintenant, Tripoli au coucher du soleil. A noter la présence d’un individu neutre car Suisse sur la première photo.





Comme vous le remarquez, Tripoli, c’est grand ; en effet, Tripoli, c’est plus de 600 000 habitants. Désormais, je vous somme de rentrer en France : fermez les yeux, pensez très fort à la mairie de Lille pendant quelques secondes.



Vous percevez un rapprochement possible... et puis...


Mais assez d’humour de mauvais goût. Fuyons la ville corrompue pour trouver refuge dans la montagne. A l’instar des premiers maronites (les disciples de Saint-Maron) fuyant les persécutions au IX° siècle, nous remontons la vallée de la Qadicha pour arriver à Bcharre, la "maronite"


Petite photo de Samir Geagea et sa femme comme quoi la politique n’est jamais loin.

Vous connaissez le drapeau maintenant.

Qu’allions-nous faire en pleine montagne ? Nous promener benoîtement sur le Cornet el-Saouda, le « sommet noir », bien que tout autour du sommet la montagne soit enneigée. Certes, nous n’avons pas eu le courage de traverser la partie enneigée pour arriver à 3000m (c’est en fait le sommet du Liban), mais nous avons grimpé suffisamment haut pour vous offrir ces quelques photos-souvenirs :


Au fond, la vallée de la Qadisha, célèbre pour ses monastères taillés dans la roche (encore une fois, vous attendrez).


 Ici, vous voyez une des quelques réserves de cèdres du Liban. Bon, c’est vrai que çà paraît tout petit comme çà. Je le concède d’autant plus que j’ai appris qu’à la belle saison, on peut « visiter » cette réserve moyennant finances : il faut être motivé. A côté de la réserve, une petite station de sports d’hiver. Pour tous ceux qui réclament des preuves de mes allégations sur l’enneigement de la montagne et qui imaginent que le Liban est une terre aride où la neige est aussi improbable que le soleil à Lille.


Cette photo vous montre pourquoi nous ne sommes pas allés jusqu’au sommet : certains étaient venus en Converse. Sur le chemin du retour, nous avons eu l’occasion de contempler deux choses : des cultures en terrasses qui dessinent un relief impressionnant :
et une décharge sauvage, qui sert d’exutoire à la ville de Bcharre en bordure de l’ancienne route vers les Cèdres :

Maintenant que vous êtes abreuvés d’images mieux que si vous aviez regardé la télévision, vous vous dites sans doute : « mon pauvre Emile, tu n’auras plus rien à nous montrer à présent ». Je reste confiant. Ici, il suffit de sortir de chez soi pour découvrir quelque chose. Tout le monde n’a pas la chance de faire des années Erasmus, ne l’oublions pas mes amis ! En guise d’ouverture, une alternative très nuancée sur la porte de l’auberge de Bcharre (l’hôte était très accueillant) :


A bientôt !
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 17:49



Vous vous attendiez peut-être à ce que j’écrive un article sur Prague, puisque j’en reviens, mais non. Faisons les choses dans l’ordre. Pas de précipitation.

Berlin, le 9 novembre, 20 ans après, j’y étais.

Oui.

Et pour tout vous dire, je pense que l’ambiance du 9 novembre 2009 était quelque peu différente de celle qui régnait le 9 novembre 1989. Alors voilà, moi je ne vais pas vous raconter les festivités autour de l’anniversaire de la chute du mur, je ne vais pas vous raconter que j’ai vu Sarko et tous les autres, les discours et tout ça. Parce que j’y étais pas. Et non, je n’ai pas passé six heures sous la pluie, dans la foule, à essayer d’apercevoir les people, les mondanités et les parapluies des mondains. J’ai tout de même aperçu les mille dominos symbolisant le mur. J’ai aperçu la cohue. J’ai aperçu les écrans géants entre Postdamer Platz et Brandenburger Tor. J’ai entendu parler français, anglais, espagnol et italien autour de moi mais pas vraiment allemand.




J’ai le sentiment que l’évènement a été tellement médiatisé qu’il a perdu de son intérêt, de son émotion, de sa grandeur. Il semblerait que les Allemands se soient moins sentis concernés que le reste de l’Europe. Mon coloc n’a pas encore compris pourquoi j’étais allée à Berlin ce week-end précisément. Il me soutient que le mur existe toujours, au moins de façon invisible, entre l’est et l’ouest, que les différences sont toujours présentes, économiquement par exemple, mais pas seulement. Alors à quoi bon fêter l’anniversaire de la chute du mur ?

J’ai tenté d’argumenter, de parler de la symbolique, de dire que célébrer la chute de CE mur était aussi une façon de protester contre les autres murs présents aujourd’hui dans le monde, peut-être. Mais en vain, mon allemand est encore trop faible.

 

Bon. Là vous devez avoir l’impression que je n’ai pas passé un bon moment. Mais vous vous trompez ! Comment passer un mauvais week-end dans la capitale allemande, ville merveilleuse, dont il me reste encore tant de recoins à découvrir ?

Je n’ai donc pas passé la soirée sous la pluie, à grelotter tout en me disant « j’y suis, 20 ans après, je vis la chute du mur, en retard, mais je suis là ». Non. Personne n’a revécu la chute du mur, c’était une simple célébration, un peu trop médiatique à mon goût.

 

De mon côté, j’ai passé la soirée du 9 novembre dans plusieurs bars, à boire plusieurs bières. J’ai mangé un Döner kebab dans une banque allemande, jusqu’à ce que l’on se fasse virer. Et c’était une excellente soirée. Bien que je n’ai rencontré que des Français, à mon grand désespoir. Enfin, tout de même à noter une fois de plus : le monde est décidément petit. Car parmi les Français rencontrés ; Marc, Lillois, violoniste et marionnettiste qui connaît Arnaud (notre voisin drédeux-musicien-artiste-molasson du 9 rue Gantois, les filles !!!).

 

J’ai découvert un endroit qui me plaît beaucoup, que l’on appelle le « Tacheles ». C’est un immense bâtiment, anciennement un squat, sur quatre étages. A chaque étage, un bar ou des ateliers d’artiste. Musique, peinture, sculpture. Le côté alternatif de Berlin, en somme. Des tags, partout. De grands espaces vides, désertés. Un mini van abandonné, qui a fait son temps.

 

Nous sommes assis au rez-de-chaussée du Tacheles à siroter notre pinte. On nous demande une première fois de changer de table, puis deux, puis trois. C’est l’heure du concert, de l’ouverture de vestiaires sommaires. Le bar se transforme peu à peu en piste de danse. Nous prenons nos cliques et nos claques et partons à la recherche d’un autre endroit aussi sympathique pour continuer notre soirée. Après l’épisode kebab, un petit tour de métro, et quelques longues minutes de marche dans le Berlin turc (« Kleine Istambul ») excentré et désert à cette heure tardive de la nuit, nous tombons sur un bar glauque à souhait, entrée : un euro. L’endroit n’est pas très grand, laissé un peu à l’abandon, au fond d’une cour, des canapés, des fauteuils, des tables, l’ensemble dépareillé, comme récupéré au hasard dans la rue. Ca fume, et pas que des clopes, ça boit, j’entends le son du tam-tam, de la guitare sèche. Atmosphère enfumée et étouffante. Nous entrons, confiants. Encore deux Français que nous rencontrons, ils sont partout ce soir-là. Impossible d’y échapper.

Au petit matin, chacun rejoint son auberge. Enfin, sauf deux amis qui rejoignent plutôt MON auberge, faute de réservation pour cette nuit-là. Et ils dorment par terre, gratuitement, au chaud au moins, dans notre chambre pour huit. Quelques heures seulement, car notre train vers Leipzig est à 8 heures un peu plus tard le matin.

 

Je compte bien retourner à Berlin cette année. Car il y a encore des quartiers que je ne connais pas. Et pour ceux qui ne sont pas loin, je vous conseille vivement d’aller y faire un tour.

 

Au prochain épisode : PRAGUE !!!

 

P.S.: j'ai oublié de dire que nous avons quand même aperçu Ségo, qui mangeait toute seule, dans Berlin, comme perdue... la preuve en image

 

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 20:29

Mardi soir, quand j’ai quitté la faculté, il y avait 100 militaires (distinguons : 30 CRS avec boucliers, 40 militaires, 20 gendarmes, 10 policiers) pour sécuriser mon départ. Désolé, je n’ai pas pu prendre de photos : ici peut-être plus qu’ailleurs, prendre les militaires/forces de sécurité/policiers en photo est du plus déplorable effet et vous vaut généralement l’animosité de ces personnes. Ce sera donc un billet sans photo prise dans l'action. Tant pis pour vous les enfants, mais il faut parfois s’habituer au texte sans image comme les grandes personnes. Etre enfin sérieux. D’autant plus que nous allons parler politique.
[edit] : finalement, grâce à mes reporters toujours au plus proche de l'évènement, j'ai quand même quelques images ... et même un petit film




Le matin, les journalistes et quelques CRS attendent. La journée sera longue ...


 Faculté, militaires, politique, ce triptyque tourne en vos esprits obtus d’étudiants français naïfs. Malgré de gros efforts, vous ne parvenez pas à faire de lien entre ces trois termes. Maintenant, j’ajoute le mot « amicale ». Las, vous criez de douleur tant le supplice intellectuel est violent. Vous m’ordonnez d’arrêter cette torture.
« En France », il y a dans chaque faculté un B.D.E., sorte de comité apolitique mis en place pour divertir les étudiants par de saines activités, comme les soirées open-bar et autres grivoiseries. J’espère que personne ne contestera ma vision d’un B.D.E. fondamentalement voué à amuser la galerie (je ne parle pas du B.D.A., institution ô combien sérieuse toute à sa tâche incommensurable de promouvoir la culture en ces temps difficiles où l’on trouve plus de philistins dans les couloirs de l’I.E.P. que de brins d’herbe dans une prairie normande). L’élection de B.D.E. ne se fait guère sur des critères idéologiques, mais plutôt sur les affinités que l’on a avec ses membres (...) et éventuellement une comparaison de propositions de soirées, sorties, voyages... A sciences-po Lille, chantres de la démocratie que nous sommes, nous sommes d’ailleurs parvenus à supprimer l’élection des bureaux car nous nous rendons bien compte que ce vulgaire sondage sur notre plus vil intérêt personnel ne saurait se parer du noble attribut d’élection, avec toutes ses connotations mélioratives de participation citoyenne et d’élaboration d’une volonté générale portant sur l’intérêt commun. Un peu plus corsées sont les élections au C.A., attendu que les représentants des étudiants ont un pouvoir dans la gestion de l’établissement. Comme l’établissement régit l’intérêt personnel de tous (alors qu’on peut toujours se trouver des amis en dehors du B.D.E. ...), il est inévitable que des factions soit-disant politiques s’emparent des élections au C.A. comme d’une lutte pour le pouvoir en se croyant investie de la lourde charge de décider elles-mêmes de cette étrange notion de bien commun. Chacun aura remarqué que l’année dernière, la liste de vague inspiration « socialiste » a partagé les sièges avec « ca déménage » (moins politique certes, mais tout aussi révélatrice des aspirations de la plupart des occupants de l’IEP) et même avec l’utra-gauchisant « courant alternatif », la liste « de droite » n’obtenant aucun siège (quel camouflet politique !).

 Pourquoi ce long détour ? Pour régler mes comptes ? Peut-être. Mais surtout pour vous annoncer qu’ici, ces élections n’existent pas. En effet, les étudiants n’ont pas voix au chapitre au conseil d’administration. Les « amicales » étudiantes sont en revanche ce qui se rapproche le plus de nos « bureaux ». Ces amicales ont des préoccupations importantes pour le bien-être des étudiants : installation et rénovation des machines à café, gestion des photocopies, des points d’accès à internet, organisation de sorties plus ou culturelles, de soirées plus ou moins arrosées, d’un voyage plus ou moins touristique... Leurs revendications sont transmises à la direction, qui a le droit de ne pas les écouter, mais elles disposent chacune d’un budget propre. L’élection de ces amicales, pensez-vous, doit être un événement bien primesautier. Détrompez-vous. Depuis une semaine (l’ouverture de la « campagne »), une voiture de police veille dans notre rue. Le contrôle des cartes d’étudiant à l’entrée de la faculté garde toute sa rigueur, et il apparaît même sur le campus des sciences humaines.


 

Pourquoi donc ? La « campagne » apparaît comme un divertissement bon enfant : des étudiants aux tee-shirts floqués « Be positive » t’offrent du kneffé (pâte et fourme sucrée arrosés d’un sirop de miel et fourrés dans du pain au sésame ; évidemment Léa Dony, c’est succulent), des stylos, des balles anti-stress, ils organisent des jeux de fête foraine (ici, deux étudiantes jouent au chamboule-tout ; là, deux équipes tirent sur une corde en essayant de faire passer une ligne centrale à l’équipe adverse...) et font venir des jongleurs, des cracheurs de feu etc ...

« L’année dernière, les gens se sont battus avec des chaînes en fer ; il y a eu une bagarre générale ».

Soit.

 

Aussi légère qu’elle en a l’air sur le papier, l’élection des amicales donne lieu à une opposition entre les deux principaux mouvements politiques au Liban et revêt de ce fait une grande importance aux yeux de nombreux étudiants politisés. Pour simplifier, hormis quelques personnages étranges (des « indépendants » ou encore un candidat « vert » qui a obtenu 3 voix), les listes se réclament soit du « 8-mars », soit du « 14-mars ». Pour ceux qui ne sont pas au fait, un rapide coup d’oeil à l’article de wikipedia sur la politique du Liban vous expliquera brièvement que le « 8-mars », ce sont les « pro-syriens » peu partisans d’un retrait inconditionné (sic) des troupes syriennes du pays en 2005, avec pour principaux partis le Hezbollah (chiite) et le Courant Patriotique Libre du général Aoun (chrétien). Comme le Hezbollah, ce dernier a un drapeau orange :

 

 

 

Le camp du « 14-mars » fait figure de camp « pro-occidental » mais je vous promets (rappelez-le moi) un topo crédible sur la vie politique libanaise, bien qu’apparemment il faudrait plus que 3 pages sous openoffice pour traiter ce sujet. Pour ce qui nous intéresse, le « 14-mars » c’est le courant de Saad Hariri (principal leader sunnite, fils de Rafik Hariri dont l’attentat avait été un des facteurs des « troubles » de début 2005, et actuel premier ministre chargé de former un gouvernement depuis plusieurs mois) et les Forces Libanaises (chrétiennes). Le drapeau de ces dernières est omniprésent au carrefour Sassine à côté de chez moi.

 

 

Si vous êtes parti loin dans les méandres de wikipedia, tant pis, j’ai écris la suite en pure perte. Si vous me suivez toujours, je peux revenir à l’élection des amicales. Il y a une amicale de 11 personnes par faculté, chaque année (1°, 2°...) élisant quelques membres. Comme la faculté est à majorité chrétienne, s’affrontent principalement les partisans des Forces Libanaises et ceux du Front Patriotique (mais aussi du Hezbollah, car il y a beaucoup de chiites en gestion, ne me demandez pas pourquoi).

 

Comment se passent les élections ?

Tout d’abord, quand vous arrivez benoîtement à l’université, vous constatez quelque chose d’anormal. Il y a des militaires dans la rue, et ô surprise, juste en face du portail (il est 9h30 du matin), une douzaine de CRS avec leurs gros boucliers et leurs matraques. Ce jour-là, les sacs sont fouillés. Evidemment, c’est ce jour-là que vous rapportez un plat à tarte que vous aviez emprunté à des amis. Moment de solitude, mais celui qui ne comprend pas l’arabe n’est sans doute pas dangereux.

Ambiance.

 

Sur le vote proprement dit : l’administration veille au grain (les secrétaires bien sûr, mais aussi les directeurs, le vice-recteur...), mais il y a surtout une ONG nommée « Lebanese Association For Democratic Elections) qui surveille attentivement que chaque bulletin est correctement mis dans l’urne. Sans doute cette ONG est-elle un gage de validité du scrutin. Je discute avec une des membres et je traduis les principaux fragments de l’anglais au français rien que pour vous : que font-ils ? « nous recomptons les voix et validons le scrutin », que fait-elle dans la vie ? « je fais sciences politiques à l’Université Libanaise », ont-ils aussi des élections là-bas ? « nous en avions, mais il y a trop de partis et trop de monde à l’Université Libanaise, il y avait trop d’affrontements (« fights » en V.O.), donc il n’y en a plus ». N’allez surtout pas conclure que ce sont des gens incapables de faire un scrutin calmement qui viennent nous apprendre la démocratie.

Mais j’entends déjà vos questions enflammées : « Emile ! Pour qui as-tu voté ? Dans ton âme et conscience citoyenne, pour qui as-tu apporté ton soutien ? » Je m’esquiverai par une pirouette bien commode. En sciences politiques, nous n’avons pas fait d’élection. Etonnant, non ? En sciences politiques, la liste des membres de l’amicale était prête avant les élections, donc pas besoin d’élections. Une répartition équitable : 5/5 + 1 indépendant. Durant leurs études de sciences politiques, les étudiants libanais apprennent à confisquer la souveraineté populaire par les arrangements les plus vils, dans les coulisses. Voilà qui, j’espère, réconciliera les Libanais avec leur classe politique. Je me garderais de toute généralisation hâtive, mais jusqu’ici, beaucoup m’ont paru assez désabusés vis-à-vis de leurs représentants politiques : manipulés par les puissances étrangères, corrompus par celles de l’argent, éventuellement les mains souillées par les crimes de guerre commis et qu’aucune once de honte ne retient de se présenter aux élections.

 

En fin d’après-midi, les deux camps se regroupent au pied des bâtiments à enjeu (pas le nôtre, vous l’aurez compris). Il y a peut-être 120 personnes de chaque côté, dont une cinquantaine qui s’agite et qui crie des slogans à la face de l’autre camp. Une clameur salue chaque résultat : les 1ères années de gestion ont donné 2 « 8-mars » pour un « 14-mars ». Au hasard d’une discussion, vous écoutez pester contre le scrutin de listes, imposé cette année par la direction, au détriment du scrutin proportionnel, qui seul garantit le respect de la pluralité des opinions etc (des discussions de soirs d’élections, quoi). La nuit est tombé, l’ambiance se fait moins légère quand une bagarre a lieu devant la fac. Des morceaux de bois volent. Il y a assez de forces de sécurité pour calmer le jeu.

 

 


elections liberez nos camarades

 

 

Mais ce coup-ci, pas de bagarre générale à coups de chaînes. Chacun rentrera sagement chez soi. Ma coloc est invitée par sa déléguée pour fêter sa victoire. Magnanime, elle invite les deux autres élus qui ne sont pourtant pas de sa liste : tout le monde se voit tous les jours et s’apprécie. Point de combat chez les juristes.

 

Je devine dans vos esprits l’espoir déçu de la description d’un affrontement musclé. Je préfère n’en rien voir.

Pour couronner le tout, aux dires de nombreux étudiants, les amicales « ne décident de rien » ou, tout au plus, « font la même chose » (impressions qui s’appliquent parfois aux hommes politiques également).

Devant ce spectacle, une étudiante : «  S’ils se conduisent comme çà, c’est un signe que ce n’est pas notre génération qui va régler les problèmes ».

Le lendemain, des CRS étaient encore là, moins nombreux. Il n’y avait plus l’armée et son canon à eau, ni les gendarmes, ni la police.

Aujourd’hui, tout semble rentré dans l’ordre.

 

 

 

 

Pour toi Léa Dony : jeudi dernier, j’ai tant pensé à toi ; mon jeudi culturel m’a amené, seul car toutes mes connaissances sont des philistins finis, au théâtre pour voir une pièce d’un jeune auteur libanais, qui paraît-il avait déjà écrit une pièce « appréciée à Paris » et « jouée au festival d’Avignon en 2004 ». Quel indicible malheur que de ne pouvoir partager à quelque oreille amicale et compatissante le néant que m’a inspiré cette pièce, pénible plagiat d’En attendant Godot de Becket avec à peine un ou deux coups de feux en plus pour donner du ressort à une intrigue si stagnante, et de ne pouvoir se sustenter avec toi au KFC de la place Sassine. Las, il y avait beaucoup de lycéens qui applaudissaient à chaque changement d’acte ( par ignorance ? par espoir que la pièce s’achève ? parce que la dernière action les avait fait rire ?). Toute ressemblance avec un événement ayant déjà eu lieu ne serait qu’une pure coïncidence.

 

 

 

 

 

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 05:51

 


 

 

Non ce n est pas une publicité air France c’est vraiment  la vie à Melbourne.

Ce matin, je me réveille, il est une heure, avant d aller au café passer la fin de mon après-midi je me sens d humeur à prendre ma plume en forme de pomme et vous écrire à vous mes chers amis.

J avait pensé de multiples articles à thème, mais ma feignantise étant égale à mon amour pour vous je me contente d un message assez simple. Par ailleurs l article sur le Queensland viendra dès que le haut comité central aux affaires extérieures aura donné son aval (toute personne reconnaissant une description mal à propos de Carla ne serait que pur hasard).

Donc la vie ici

Impossible de passer une journée sans entendre le fameux no worries mate. Après plusieurs essais infructueux pour dire à ces idiots que je n étais pas worried je le remerciais juste parce qu il m avait aimablement rendu ma monnaie, j a finalement compris que ne pas se faire de souci est une vraie philosophie qui doit être suivi à la lettre sous peine de passer pour un dangereux déviant anormal, le genre de type que les sociologues aiment étudier tout ça non pas par compassion mais pour faire avancer leur carrière universitaire.

 

Par où commencer, ma semaine peut être : premièrement faire un stage n est pas seulement destiné aux derniers du classement en mal d aventure un peu embettés par le fait que les deux seuls choix d universités à l étranger proposé soit la Moselle ou la Corse.

Il peut exister un attrait pour le monde du travail à condition que celui ci commence entre 11H30 et 12h et finisse le jeudi soir ouvrant un week end prolongé et bien mérité.

Cependant mes pauvres amis la désillusion est rapide quand vous apercevez qu organiser un concert de Jazz ou de The Police (si c’est vrai) ou même un petit festival de cinéma qui ramène la bagatelle de 30000 personnes (la je me la pète un peu ) et ben c ‘est comme gérer une maison de retraite, ou un IEP (ce qui est a peu près la même chose) ou une maison d anciens légionnaires italiens sourds (dédicace à ceux qui sont en Italie y paraît que votre niveau auditif va baisser de 0,5% d ici la fin de l année) est ba ça ce résume à un mot terrible : Administration. Maxou ( c’est comme ca que mon prof de philo appelait le sociologue allemand) n aurait pas craché sur mon article.

Ba oui organiser un concert c ‘est envoyer des millions de mails passer des milliards de coup de fil faire de la communication chiante, parler à des journalistes pompeux, enfin maigre consolation une fois l œuvre réalisée et vous avez le produit fini vous avez l honneur d être invité et même peut être d adresser la parole à l artiste.

Au fait vous ai je dis que le Decoster ba il est papa, une petite pichounette c’est pas trop mimi. A raison d un mail par semaine je rentre dans l intimité de ce beau ténébreu (désolé Laure si tu pensais que tu avait encore tes chances) et je suis par ailleurs entrain de me trancher une veine pour essayer je dis bien essayer de le faire venir en Australie. Qui sait d ici 6 mois vous aurez peut un article comment on fait venir decoster aux antipodes de la France...

 

Voilà ca c ‘est pour la partie boulot passons à l autre partie de la semaine. C ‘est la ou je me rend compte de ce que c ‘est d être schizophrène (putain je l ai bien écrit du premier coup) ; Après le travail le gentil animateur culturel Janoé se transforme pour devenir l épave imbibée d un alcool bon marché arpentant les rues brûlantes de Melbourne. Ah oui pour les gens qui se sont crus malin à aller dans l hémisphère nord et ba ici la température moyenne avoisine les 25 degrés avec des petites montées à 35 38 degrés.

Si vous voyez la musique mamas and the papas California dreamin ba ma vie c ‘est un peu ca. Enfin je ne m étend pas plus vous savez ce que ca donne un janoé qu a un coup dans le nez (si non j y remédierai lorsque nous serons revenus à lille) ;

Par ailleurs j ai décidé de déménager dans la maison de mes potes australiens, vous vous rappellez certainement de ma colloq qui rencontre ses mecs sur internet elle m a appelé l autre jour en plein boulot pour me dire que je n avait pas locker la fenetre nous habitons au deuxième étage je lui gentiement répondu qu elle n avait plus à s en faire car je quittai la maison dans une semaine nan mais oh ;

Voilà enfin une vrai maison avec un jardin enfin le rève australien qui se réalise lol

 

Bon je suis fatigué d écrire j imagine qu il en est de même pour vous de me lire c’est pourquoi je me retire (je pense toujours à la blague de léa sur le pédophile quand je dis ça) et je vous dis à très bientôt mes cocos ; 

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 03:42
Une grande nouvelle ! Qui comble mon petit coeur de joies, me promet monts et merveilles, me redonne véritablement espoir dans cette 3A : 


Je me suis trouvée un club d'impro !  

Youhouuu yipeeee hiyaaaaa !
Après une petite heure et demie de trajet ("bon, ca va, c'est qu'a trois rues de l'arret de métro"...j'ai toujours pas compris : 3 rues = 25 minutes de marche) je me suis retrouvée avec une bande de ricains a faire des yihaaa (c'est un autre son dans leur exercice à eux, mais le principe reste le même), des impros qu'on réduit, et pleins d'autres exercices funs que je conaissais pas. Ils sont marrants, ils se produisent dans des bars et des restaus, ils m'ont accueilli les bras ouverts, je les aime déja.

Objectif : l'humour bilingue.

Créneau horaire : tous les mercredi de 18h à 20 h...Isnt' it ironic  ?



Békos mes chicos !



Dony



 
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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 21:15
Je tenais moi aussi à marquer le coup des 20 ans de notre Tom-Tom international.
Y'a pas de décalage horaire ici mais je vais me coucher tot pour aller en cours demain. Qui a ri ?
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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 17:30
Bon anniversaire tom-tom ! ^




生日快乐 !
(Youhou ! ^^)
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