Me voilà devant mon ordinateur. Bien installée : café et cigarette à portée de main. Mais par où commencer ? Je vous le demande. Ah, de la musique… Georges Brassens. Bon, ça y est, je me lance.
Je suis à Leipzig depuis le 10 septembre. Après 8 heures de train, dont un changement à Frankfurt, j’arrive vers 15h. Je ne suis pas trop chargée mais j’ai cette satanée valise à roulettes, énorme et très lourde, qui me cause bien des soucis. A peine arrivée, et avant d’entreprendre ma quête du tramway, je m’arrête donc sur un banc devant l’imposante gare de Leipzig, et je fume. Il y a beaucoup de passage. Des Allemands, mais aussi des touristes car ici, les grandes vacances ne finissent que fin septembre. Je ne tarde pas trop car j’ai hâte de m’installer chez moi. Sans difficulté je saute dans le tram 16 qui, quatre arrêts plus tard, me dépose devant ma résidence. La résidence 31 de la Strasse des 18. Oktober, ma nouvelle adresse.
Je suis donc au sixième étage, dans un appartement que je suis censée partager avec quelqu’un. Mais ce quelqu’un n’est pas encore arrivé. Ma chambre est gigantesque ; 21 mètres carré. Les parties communes sont plus petites, quoique tout à fait correctes. Seule déception : la cuisine est faite de manière à ce qu’on ne puisse que cuisiner. Ce n’est pas un espace collectif : pas de table, pas de fenêtre, pas de chaise. Je mange dans ma chambre. Tout repose donc maintenant sur ma/mon colocataire. Peut-être mangerons-nous ensemble dans une des chambres, peut-être pas.
Autre surprise : il n’y a aucun couvert, aucun ustensile de cuisine, pas de couette, pas d’oreiller. Je ne peux ni manger, ni dormir le premier soir. Mais soyez sans inquiétude, je m’arrange avec Mélanie, de Sciences Po aussi, chez qui je mange au début et qui me prête une couverture. Il n’y a pas non plus de rideaux aux fenêtres alors qu’elles occupent tout le pan du mur qui donne sur la rue. Autrement dit, le matin, je suis réveillée à 7h par ce cher soleil… Mais ce sont des détails matériels dont je vous parle.
Sinon, je suis à 15 minutes à pieds du centre ville et de l’université, à 5 minutes d’un supermarché. Leipzig est la ville des cyclistes par excellence. La quantité de vélos est impressionnante, comparable à Amsterdam je pense. N’oublions pas que les Allemands sont très écolos ! - Trois poubelles différentes rien que pour le verre : le verre brun, vert et transparent…- Il y a donc autant de pistes cyclables que de trottoirs, autant de garage à vélos que de places de parking, autant de feux pour les cyclistes que de feux pour les piétons et les voitures. Bref, tout le monde se déplace à vélo. Je vais devoir m’équiper.
Je trouve Leipzig assez typique pour une ville de l’ex-Allemagne de l’est. Certains bâtiments sont marqués par le stalinisme, c’est criant. L’Opéra par exemple, sur la place Auguste (Augustusplatz). J’ai joint une photo. Un autre point qui m’a frappé, alors que je me baladais : le centre ville est plus ou moins délimité par deux églises protestantes : la Nikolaikirche et la Thomaskirche. Ce sont des petites rues dont on a vite fait le tour. L’architecture est plutôt jolie. Pourtant, en plein milieu d’une des rues commerçantes, entre deux immeubles, un espace abandonné, en friche, envahi par les mauvaises herbes, qui contraste de façon choquante avec l’aspect vieillot et sympa du cœur de Leipzig. J’ai aussi joint une photo. Mais elle ne rend pas vraiment. C’est comme ça. Au coin d’une rue assez vivante, on peut trouver un immeuble complètement squatté, sans fenêtre, tagué, triste à mourir. Alors que deux mètres plus loin, un groupe de touristes observent la fontaine de la place de l’église où un accordéoniste joue « les Yeux Noirs ».
Quant à la langue, qui me faisait si peur. Je trouve que je m’en sors plutôt bien. Evidemment, je ne suis pas encore en immersion totale. Mais je parviens à demander des renseignements aux commerçants et à me faire comprendre. Enfin, je crois. J’ai parfois des surprises. Ainsi, ça fait deux ou trois fois que j’emprunte un briquet dans la rue, et je me suis rendue compte il y a peu qu’en fait, je ne demandais pas un briquet (Feuerzeug) mais un feu d’artifice (Feuerwerk)… J’imagine qu’on me comprenait grâce au geste que je faisais avec la main. Bon, ça m’a fait rire cinq minutes, je l’avoue.
J’attends maintenant mardi avec impatience, jour où je commence les cours d’allemand, pour rencontrer de nouvelles têtes.
La suite au prochain épisode…
Bis Bald les amigos !
Julie
PS : ci-joint, quelques photos
1 l'opera
2 un espace en friche au milieu du centre ville
3 la gare
4 ma fac
5-6 ma chambre