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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 17:49



Vous vous attendiez peut-être à ce que j’écrive un article sur Prague, puisque j’en reviens, mais non. Faisons les choses dans l’ordre. Pas de précipitation.

Berlin, le 9 novembre, 20 ans après, j’y étais.

Oui.

Et pour tout vous dire, je pense que l’ambiance du 9 novembre 2009 était quelque peu différente de celle qui régnait le 9 novembre 1989. Alors voilà, moi je ne vais pas vous raconter les festivités autour de l’anniversaire de la chute du mur, je ne vais pas vous raconter que j’ai vu Sarko et tous les autres, les discours et tout ça. Parce que j’y étais pas. Et non, je n’ai pas passé six heures sous la pluie, dans la foule, à essayer d’apercevoir les people, les mondanités et les parapluies des mondains. J’ai tout de même aperçu les mille dominos symbolisant le mur. J’ai aperçu la cohue. J’ai aperçu les écrans géants entre Postdamer Platz et Brandenburger Tor. J’ai entendu parler français, anglais, espagnol et italien autour de moi mais pas vraiment allemand.




J’ai le sentiment que l’évènement a été tellement médiatisé qu’il a perdu de son intérêt, de son émotion, de sa grandeur. Il semblerait que les Allemands se soient moins sentis concernés que le reste de l’Europe. Mon coloc n’a pas encore compris pourquoi j’étais allée à Berlin ce week-end précisément. Il me soutient que le mur existe toujours, au moins de façon invisible, entre l’est et l’ouest, que les différences sont toujours présentes, économiquement par exemple, mais pas seulement. Alors à quoi bon fêter l’anniversaire de la chute du mur ?

J’ai tenté d’argumenter, de parler de la symbolique, de dire que célébrer la chute de CE mur était aussi une façon de protester contre les autres murs présents aujourd’hui dans le monde, peut-être. Mais en vain, mon allemand est encore trop faible.

 

Bon. Là vous devez avoir l’impression que je n’ai pas passé un bon moment. Mais vous vous trompez ! Comment passer un mauvais week-end dans la capitale allemande, ville merveilleuse, dont il me reste encore tant de recoins à découvrir ?

Je n’ai donc pas passé la soirée sous la pluie, à grelotter tout en me disant « j’y suis, 20 ans après, je vis la chute du mur, en retard, mais je suis là ». Non. Personne n’a revécu la chute du mur, c’était une simple célébration, un peu trop médiatique à mon goût.

 

De mon côté, j’ai passé la soirée du 9 novembre dans plusieurs bars, à boire plusieurs bières. J’ai mangé un Döner kebab dans une banque allemande, jusqu’à ce que l’on se fasse virer. Et c’était une excellente soirée. Bien que je n’ai rencontré que des Français, à mon grand désespoir. Enfin, tout de même à noter une fois de plus : le monde est décidément petit. Car parmi les Français rencontrés ; Marc, Lillois, violoniste et marionnettiste qui connaît Arnaud (notre voisin drédeux-musicien-artiste-molasson du 9 rue Gantois, les filles !!!).

 

J’ai découvert un endroit qui me plaît beaucoup, que l’on appelle le « Tacheles ». C’est un immense bâtiment, anciennement un squat, sur quatre étages. A chaque étage, un bar ou des ateliers d’artiste. Musique, peinture, sculpture. Le côté alternatif de Berlin, en somme. Des tags, partout. De grands espaces vides, désertés. Un mini van abandonné, qui a fait son temps.

 

Nous sommes assis au rez-de-chaussée du Tacheles à siroter notre pinte. On nous demande une première fois de changer de table, puis deux, puis trois. C’est l’heure du concert, de l’ouverture de vestiaires sommaires. Le bar se transforme peu à peu en piste de danse. Nous prenons nos cliques et nos claques et partons à la recherche d’un autre endroit aussi sympathique pour continuer notre soirée. Après l’épisode kebab, un petit tour de métro, et quelques longues minutes de marche dans le Berlin turc (« Kleine Istambul ») excentré et désert à cette heure tardive de la nuit, nous tombons sur un bar glauque à souhait, entrée : un euro. L’endroit n’est pas très grand, laissé un peu à l’abandon, au fond d’une cour, des canapés, des fauteuils, des tables, l’ensemble dépareillé, comme récupéré au hasard dans la rue. Ca fume, et pas que des clopes, ça boit, j’entends le son du tam-tam, de la guitare sèche. Atmosphère enfumée et étouffante. Nous entrons, confiants. Encore deux Français que nous rencontrons, ils sont partout ce soir-là. Impossible d’y échapper.

Au petit matin, chacun rejoint son auberge. Enfin, sauf deux amis qui rejoignent plutôt MON auberge, faute de réservation pour cette nuit-là. Et ils dorment par terre, gratuitement, au chaud au moins, dans notre chambre pour huit. Quelques heures seulement, car notre train vers Leipzig est à 8 heures un peu plus tard le matin.

 

Je compte bien retourner à Berlin cette année. Car il y a encore des quartiers que je ne connais pas. Et pour ceux qui ne sont pas loin, je vous conseille vivement d’aller y faire un tour.

 

Au prochain épisode : PRAGUE !!!

 

P.S.: j'ai oublié de dire que nous avons quand même aperçu Ségo, qui mangeait toute seule, dans Berlin, comme perdue... la preuve en image

 

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commentaires

F
<br /> voilà tout VOILA TOUT ???!!!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> quelle question Tom Tom !!!<br /> <br /> à Leipzig, tu trouves sans chercher Bratwurst, bière et fricadelle...<br /> <br /> Mais ici, Fricadelle est le surnom d'Adèle et "der Adel" en allemand signifie la noblesse, l'élite..et enfin, j'ai rEcontré Adèle à Berlin.. voilà tout. rien qui nécessitait une telle intervention,<br /> en somme.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Dieu que j'apprécie cet article!<br /> Mais n'empêche que j'aimerais bien savoir ce qu'il en retourne de cette recontre avec cette noblesse qui mange des fricadelles (la fricadelle est-elle aussi répandue chez nos camarades teutons?).<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Ségo attendant son blind date.<br /> <br /> Malheureusement, Janoe était à Melbourne.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> ach ! merci Adèle pour cette intervention digne d'une Montpied...<br /> <br /> et désolée mes fidèles fidèles, chers camarades, ça ne se reproduira plus ;-)<br /> <br /> <br />
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